mercredi 28 mars 2018

Pause dans le blog avec Osho et son ouvrage « Mon chemin, le chemin des nuages blancs », onzième matin. Près de toi tout semble possible. Mais, de retour dans le monde, comment y être et ne pas aliéner nos proches ? (seizième partie).





  
Le livre en question



Osho au départ ne s’appelait pas Osho. Il est né sous le nom de Rajneesh Chandra Mohan Jain. Puis il s’est fait connaître dans les années 70 et 80 en se présentant comme Bhagwan Shree Rajneesh. Il publie en 1974 The book of secrets (Le livre des secrets), un livre au titre mystérieux mais au contenu passionnant. Osho est pour moi un des écrivains qui a le mieux parlé de la spiritualité et de la méditation. Il était mystique mais ne croyait à aucun dieu. Il a fait scandale avec la révélation de sa grande fortune personnelle (il possédait plusieurs voitures de luxe). Il y a plusieurs ouvrages de lui que j’ai beaucoup aimés (par exemple Être en pleine conscience, une présence à la vie et Autobiographie d’un mystique spirituellement incorrect).

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un ouvrage d’Osho que je ne connaissais pas, Mon chemin, le chemin des nuages blancs. C’est le formidable magicien cartomane Mickaël Stutzinger  qui m’a signalé la présence de ce livre qui est sans doute un des premiers d’Osho Rajneesh.

Cet article est la suite de celui-ci.   

Si vous avez connu ce qu’est l’amitié, vous ne craindrez pas les ennemis. Vous ne les craindrez pas ! L’inimitié a une beauté qui lui est propre. Elle est une sorte d'amitié — au pôle opposé. C'est une affaire d'amour en sens contraire. C'est une implication, un engagement. Si vous avez connu l'amitié, vous aimerez l'ennemi.

Et c'est ce que veut dire Jésus, lorsqu'il dit : « Aimez vos ennemis ! » Ce n'est pas le sens que lui ont donné les chrétiens depuis des siècles. Vous ne pouvez aimer votre ennemi ! Comment pourriez-vous aimer votre ennemi ? Mais je vous dis : « Si vous avez aimé des amis, vous aimerez vos ennemis.» — car une fois que vous connaissez la beauté de l'amitié, vous en venez aussi à connaître la beauté de l'inimitié. C'est une amitié en sens inverse. Et l'une comme l'autre vous donnent, vous enrichissent la vie.

Les contraires ne sont pas réellement des contraires. Ils sont au fond en grande harmonie. Ils sont les parties d'un tout. C'est ce que disent les Chinois : yin et yang, ils composent un seul mouvement, une seule roue — ils ne sont pas deux. Ils paraissent être deux parce que nous n'avons pas regardé au fond des choses. C'est à cause de notre vue courte, du manque de pénétration de notre mental, d'un état de conscience simplement superficiel. C'est à cause de cela qu'ils ont l'air d'être des contraires. En réalité, ils ne le sont pas.

La vie et la mort sont des amis. L'une existe grâce à l'autre, contribue à l'existence de l'autre. L'une n'existerait pas du tout sans l'autre. La vie peut-elle exister sans la mort ? Depuis toujours, l'homme rêve aux moyens de supprimer la mort. C'est là le comportement du mental, du mental linéaire, du mental logique : comment supprimer la mort ? Car le mental logique dit : s'il n'y a pas de mort, il y aura de la vie en abondance, n'est-ce pas ? —simple logique ! Même un enfant peut comprendre cette arithmétique : s'il n'y a pas de mort, il y aura plus de vie. Mais, je vous le dis, s'il n'y a pas de mort, il n'y aura pas de vie.

C'est pourquoi la simple logique est toujours trompeuse. Apparemment, c'est tellement juste : s'il n'y a pas d'ennemi, le monde entier sera votre ami. Vous vous trompez. S'il n'y a pas d'ennemi, il n'y aura aucune possibilité d'amitié. La logique dit : s'il n'y a pas de haine, il y aura de l'amour, encore et toujours plus d'amour. Les logiciens ont donc essayé de supprimer l'opposé. Ils ne peuvent pas le supprimer — car la vie est au-delà de toute logique. Et c'est une chance qu'ils ne puissent détruire l'opposé — ils ne savent pas ce qu'ils font ! S'il n'y a pas de contraire, arrêtez donc de croire qu'il y aura plus de vie, qu'il y aura plus d'amour, qu'il y aura plus d'amitié, qu'il y aura plus de bonheur — Non ! Ce ne sera plus possible : car c'est la base même qui aura été détruite.

La dialectique dit tout à fait le contraire — et la dialectique est plus fidèle à la vie. Elle dit : « Si vous voulez vivre plus, préparez-vous alors davantage à la mort. » Peut-être n'en êtes-vous pas conscient, mais cela arrive : lorsque vous conduisez une voiture et que vous gagnez de plus en plus de vitesse, vous êtes grisé par celle-ci. Et cela, au point de risquer la mort chaque instant. Alors, vous êtes plein de vie, alors la flamme de la vie brûle rapidement, intensément. C'est pourquoi la vitesse est si attirante, si magnétique — parce qu'elle vous rapproche de la mort. Lorsque vous êtes plus près de la mort, la vie est plus intense ; elle s'accroît en proportion.


 Voilà. C’est tout pour le moment. La suite au prochain numéro. Amitiés à tous.


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