vendredi 23 décembre 2016

« N’être qu’une présence » dans le chapitre « Prendre conscience, une attitude mentale » de « Méditer jour après jour » de Christophe André (cinquième partie).




Illustration sans commentaire


D’abord, on tombe en émerveillement devant le tableau de George de La Tour, La Madeleine pénitente, mélange d’obscurité et d’une lumière vive sur le personnage de Marie-Madeleine, lumière qui émane d’une chandelle dédoublée dans un miroir. Ce tableau est situé à la page 99 du livre de Christophe André Méditer, jour après jour.

Il nous invite à ressentir trois qualités de la méditation : 1) Le recueillement (reprise de contact avec soi-même), 2) Le dépouillement de certains automatismes psychiques, 3) L’attention sans aucun objet.

Aujourd’hui, je parlerai du dépouillement de certains automatismes psychiques.

2) Le dépouillement
Nous ne sommes pas obligés de nous dépouiller de notre passé ou de nos vêtements, comme Marie-Madeleine, mais de certaines de nos attitudes psychologiques : automatismes de pensées, attentes, jugements.

On peut résumer cela en disant qu’il y a quatre attitudes à cultiver lors des exercices de méditations, précisément (pour mieux les retenir) quatre renoncements :

a) Renoncer à juger.

Par exemple, ne pas juger si l’exercice de méditation est réussi ou manqué. C’est ne pas, de manière générale, céder aux jugements qui arrivent forcément à notre esprit durant la méditation, ne pas leur abandonner le pouvoir, ne pas leur laisser toute la place. Et essayer ensuite de transposer cet état d’esprit dans notre vie quotidienne.

b) Renoncer à filtrer (le négatif)

Permettre aux sensations corporelles, pensées ou émotions, même désagréables, d’être là. Renoncer à l’espoir qu’aucun bruit n’arrive à nos oreilles lorsque nous méditons. Accepter les inconforts. Mais aussi, bien sûr, accueillir le bon et l’agréable. Ni masochisme, ni hédonisme. Juste une conscience ouverte et curieuse, qui accueille tout mais va où elle veut.

c) Renoncer à s’agripper (au positif)

Par exemple ne pas s’accrocher à l’agréable, ce qui est souvent un automatisme de base. Ne plus vouloir à tout prix rester dans un état de bien-être atteint grâce à l’attention prêtée à ses mouvements respiratoires. Pourquoi cette attitude ? Ce n’est pas souhaiter que cela s’interrompe, c’est s’entraîner à ne plus s’en inquiéter : s’affranchir du « pourvu que ça dure » (expression de la mère de Napoléon et de beaucoup de mères), se libérer de nos angoisses (naturelles) gravitant autour de la perte de ce qui est agréable. Ce qui est agréable, mieux vaut le savourer que s’inquiéter de sa disparition future. C’est « l’inquiétude du bonheur » de Maurice Maeterlinck (voir l'article dans le livre de Christophe André Et n’oublie pas d’être heureux : Abécédaire de la psychologie positive, Maurice Maeterlinck est le génial auteur de La vie des fourmis, qui, à mon avis a inspiré Les Fourmis de Bernard Weber, qui lui-même a rédigé la préface de Les secrets des mentalistes de Pascal Le Guern et Tibor le mentaliste, etc., etc., suite infinie si l'on s'adonne à l'exercice des "associations libres"),  « inquiétude du bonheur » que tant d’anxieux et de déprimés ont du mal à surmonter.

Je continuerai en traitant « Renoncer à attendre » dans un prochain article. Amitiés à tous.

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