vendredi 11 novembre 2016

« Vie de Marcel Proust » dans « Atteindre l’excellence » de Robert Greene, chapitre 6, septième partie.



La biographie de Camus par Michel Onfray


Je n’ai jamais vu de description de l’existence de Marcel Proust aussi exacte et aussi parlante que celle de Robert Greene dans son livre Atteindre l’excellence. Cet article est la suite de celui-ci.

Le lecteur qui suivait Marcel Proust volume après volume avait la sensation de vivre dans le monde de celui-ci et que les pensées du narrateur devenaient les siennes propres : la frontière entre narrateur et lecteur disparaissait. C’était magique : on aurait dit la vie même. Il déployait d’immenses efforts pour terminer le dernier volume, le point auquel le narrateur serait enfin capable d’écrire le roman que le lecteur venait de lire. Proust était pressé. Il sentait que son énergie diminuait et que sa mort approchait. Pendant tout le processus de publication, il ne cessa de harceler l’éditeur pour suspendre l’impression car il voulait coûte que coûte inclure dans son ouvrage un nouvel incident auquel il venait personnellement d’assister. Il comprit in extremis ce que signifie être mourant : il tint à réécrire une scène d’agonie qui n’était pas suffisamment véridique sur le psychologique. Il mourut deux jours plus tard et ne vit jamais son septième et dernier volume.

Cette courte biographie de Proust écrite par Robert Greene est formidable. Cela m’a beaucoup surpris mais aussi mis mal à l’aise car,  depuis des années,  les nord-américains connaissent mieux la littérature française que nous. Par exemple en ce qui concerne l’écrivain Albert Camus, Jusqu’à l’étude très détaillée de Michel Onfray L’ordre libertaire : la vie philosophique d’Albert Camus de 2011, la seule bonne étude sur cet auteur avait été écrite par un universitaire américain  Herbert R. Lottman en 1985.

Voilà. C’est tout pour le moment. La suite au prochain numéro. Amitiés à tous.

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