vendredi 19 mai 2017

Histoire de la mnémotechnie (troisième partie, dix-septième siècle, les continuateurs de Schenckel).





L'art de la mémoire de Marius d'Assigny.

J’ai déjà évoqué dans une conférence l’histoire de la mnémotechnie dans l’Antiquité, au Moyen Âge et pendant la Renaissance, mais je voudrais rajouter certaines précisions sur l’histoire de la mnémotechnie durant le dix-septième siècle après le succès de la méthode de Schenckel. Cet article est la suite de celui-ci.
 
Lambert Schenckel, fils d'un apothicaire de Bois-le-Duc, publie en 1610 son Gazophylacium artis memoriae, où il explique sa méthode, une méthode très compliquée. Le Magazin des sciences ou le vrai art de mémoire  publié à Paris en 1623 par Le Cuirot est en fait une traduction de cet ouvrage de Schenckel.

Quoi qu'il en soit, la célébrité que s'acquit Schenckel fut un aiguillon nouveau pour les inventeurs de systèmes mnémoniques. On vit paraître, à peu d'années d'intervalle, le Simonides redivivus d'Adam Bruxius à Leipzig en 1610, l'Ars memoriae de Ravellinus à Francfort en 1617, la Mnémonique de John Willis en 1618 à Londres et un Ars memoriae localis de Torrentius en 1620 à Leipzig.

Nous ne nous arrêterons pas à l' Ars memoriae composé en 1651 par Herdson, qui ne fit que copier Willis, au Traité de la mémoire artificielle ou l’Art de Raymond Lulle (Lyon, 1654) de Jean Belot, à l'Ars magna sciendi (Amsterdam, 1669) de Kircher, ni même au Divin art de mémoire de John Shaw, où se retrouvent les anciens systèmes légèrement modifiés, mais nous devons mentionner la Pratique de mémoire artificielle (Paris, 1719-23) de Claude Buffler, qui a resserré dans des vers techniques les principaux évènements de l'histoire et surtout L'Art de le mémoire de Marius d'Assigny (Londres, 1697) qui renferme d'excellentes observations, ainsi que des recettes pour fortifier la mémoire.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

Histoire de la mnémotechnie, (deuxième partie, La Renaissance).


Merci à l'historien de la magie  Fanch Guillemin qui m'a fait découvrir le  Congestorium artificiosae memoriae de Romberch de Kyrspe et qui m'en a fait cadeau !

J’ai déjà évoqué dans une conférence l’histoire de la mnémotechnie dans l’Antiquité et au Moyen Âge mais je voudrais rajouter certaines précisions sur l’histoire de la mnémotechnie pendant la période de la Renaissance. Cet article est la suite de celui-ci

Le Congestorium artificiosae memoriae  de Romberch de Kyrspe, qui vivait vers 1533, tente une synthèse des sources antiques et médiévales mais propose aussi de nouvelles applications comme retenir l'ordre des cartes à jouer pendant une partie de cartes. On y trouve plusieurs alphabets, dont l'un est emprunté aux différentes parties du corps humain. Guillaume Grataroli de Bergame revient, au contraire, au système topologique des anciens, dans son ouvrage intitulé Le Castel de mémoire, composé en 1554. Ce traité a été traduit en français par Estienne Coppé et publié à Lyon en 1586.

En 1591, cinq ans plus tard paraît à Francfort le livre de Giordano Bruno, De imaginum, signorum et idearum compositione (avec une partie dédiée à la mémoire). Un autre Italien, le prêtre Maraforti, publie, en 1602, un Ars memoriae, où il copie le système de Romberch, tout en le simplifiant beaucoup. La même année, est imprimé à Naples l'Ars reminiscendi de Baptiste Porta qui invente un alphabet tiré des différentes postures du corps humain. Son système a moins de succès que celui de Lambert Schenckel, fils d'un apothicaire de Bois-le-Duc, qui publie en 1610 son Gazophylacium artis memoriae, où il explique sa méthode, une méthode très complexe. Le Magazin des sciences ou le vrai art de mémoire  édité à Paris en 1623 par Le Cuirot est en fait une traduction de cet ouvrage de Schenckel.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous !