samedi 25 mars 2017

Compte rendu de « Comment développer une mémoire extraordinaire » de Dominic O’Brien (première partie).




Dominic O'Brien


Pour moi, actuellement, le meilleur livre sur la mnémotechnie est celui de Dominic O’Brien, huit fois champion du monde de mémoire, Comment développer une mémoire extraordinaire. Il vous livre toute sa méthode en ne laissant rien caché. L’ouvrage est en plus très pédagogique.

Je vais commencer en vous parlant du chapitre 13 « Le système Dominic ».

« Mon système est axé sur l'attribution d'une lettre spécifique à chaque chiffre de 0 à 9 et sur le regroupement des chiffres et des lettres par paires. Il constitue une amélioration par rapport à la technique que j'avais conçue pour la mémorisation de pi, car il simplifie les codes. En effet, chaque chiffre ne peut correspondre qu'à une seule lettre.

1 = A
2 = B
3 = C
4 = D
5 = E
6 = S
7 = G
8. = H
9 = N
0 = 0

Les chiffres 1 à 5 sont couplés aux lettres A à E, c'est-à-dire aux cinq premières lettres de l'alphabet. À l'origine, j'avais décidé d'associer tous les chiffres aux lettres correspondantes de l'alphabet, car cette approche me semblait logique. Cependant, ce n'était pas pour moi la formule la plus naturelle. J'ai donc suivi mon instinct : j'ai lié le 6 au S, en raison de sa sonorité ; le 7 au G, pour évoquer le G7 ; le 8 au H, pour sa sonorité ; et le 9 au N, pour la même raison. Quant au 0, je lui ai attribué la lettre O, en raison de sa forme.

À l'aide de ces nouveaux codes, et considérant qu'il était plus simple de grouper les lettres par deux qu'en longues séquences, j'ai traduit les 24 premières décimales de pi comme suit :
14           15           92           65           35           89
AD          AE          NB          SE           CE           HN
79           32           38           46           26           43
GN         CB          CH          DS          BS           DC

Grâce à mon expérience de mémorisation de cartes, je savais que les personnages me fournissaient les images les plus fiables. Par conséquent, je me suis servi des paires de lettres pour trouver des noms : il s'agissait tantôt d'initiales, tantôt de versions courtes de noms. Ainsi, j'ai pu sans peine associer chaque paire de chiffres à une personne. Les gens que j'ai choisis pour représenter ces paires ont des noms significatifs pour moi : ce sont des connaissances ou des célébrités.

Quand j'ai examiné les paires, certains noms me sont venus instantanément à l'esprit. Par exemple, le couple AD (14) m'a immédiatement fait penser à Addie (un membre de mon club de golf) et la paire NB (92), à une de mes connaissances qui s'appelle Nobby. Les lettres HN (89) m'ont fait penser à ma belle-sœur, Henny. En ajoutant quelques lettres, j'ai obtenu Gene pour GN (79), Desmond pour DS (46) et Dick pour DC (43). En ce qui concerne les autres paires, j'ai choisi des initiales : AE (15) pour Albert Einstein, SE (65) pour la chanteuse Sheena Easton et CE (35) pour l'acteur Clint Eastwood.

Créez vos codes.
Avec les chiffres de 0 à 9, on peut former cent paires (00, 01,02… jusqu’à 97, 98 et 99). Afin d’appliquer rapidement le système Dominic à une séquence, j’avais besoin d’avoir en mémoire un code pour chaque paire. J’ai donc dressé une liste de cent personnages. Tout au long de l’ouvrage, j’utiliserai mes exemples ; cependant, pour mener à bien votre entreprise de mémorisation, vous devez créer votre propre distribution codée. »

Voilà. C’est tout pour le moment amitiés à tous.

Compte rendu de "L'art et la science de se souvenir de tout" de Joshua Foer (neuvième partie).


Maurice Stoll.


Récemment est paru en livre de poche L’art et la science de se souvenir de tout qui est en fait le même livre que l’ouvrage en grand format Aventures au cœur de la mémoire (tous les deux la traduction de Moonwalking with Einstein). 

Aventures au cœur de la mémoire est un livre référence dans le monde de la mémoire. Il y est question de l’histoire de la mémoire et de la mnémotechnie, de la naissance des Mémoriades, les Championnats du monde de mémoire, en 1991, mais surtout de la manière dont un journaliste indépendant, Joshua Foer, est devenu champion de mémoire des États-Unis en 2006 alors qu’il ne savait même pas ce qu’était une technique de mémorisation un an auparavant !

Joshua Foer le présente ainsi: « Avant les épreuves, il rencontre un champion de mémoire, Maurice Stoll, qui lui pose diverses questions. Celui-ci lui demande : « Vous avez bien dormi ? »

Pourquoi me posait-il cette question ? Comment pouvait-il savoir que j'avais eu une insomnie ? À quel genre de petits jeux sournois Maurice Stoll aimait-il jouer ?!

« Souvenez-vous, ajouta-t-il. L'année dernière, je n'avais pas bien dormi du tout.

— Ouais. Je m'en souviens. Et cette année ?

— Cette année, j'ai très bien dormi.

— Pas Josh, intervint obligeamment Ben. Il a même dû prendre un somnifère.

— Ouais, bon. Un tout petit, précisai-je. Quasi un placébo.

— Ça m'est arrivé, une fois, de prendre un somnifère, dit Maurice. Le lendemain, à l'entraînement, je me suis endormi en mémorisant des nombres. Le manque de sommeil est l'ennemi de la mémoire, savez-vous ?

— Ah.

— Enfin ! Bonne chance pour aujourd'hui.

— Ouais, bonne chance à vous aussi. »

Nouveauté 2006, la grappe de caméras de télévision qui bourdonnaient ici et là dans la salle de compétition. Et les deux hommes assis devant l'estrade dans des fauteuils de metteur en scène : Kenny Rice, un ancien présentateur de boxe reconverti en animateur de télé, et Scott Hagwood, quatre fois champion de mémorisation des États-Unis, dans le rôle de l'expert de service. En les observant, j'eus l'impression qu'ils étaient là pour jouer une parodie de documentaire. La scène avait quelque chose de surréaliste. Et ne venais-je pas tout juste d'entendre Rice déclarer au micro que les mnémonistes de compétition avaient « poussé les prouesses de l'intelligence humaine à un niveau encore jamais atteint » ?

Lors de la compétition internationale à laquelle j'avais assisté, la plupart des concurrents s'étaient isolés pendant les quelques minutes précédant les épreuves, coiffés de leur casque antibruit, pour se concentrer et se chauffer les neurones. Ici, par contre, les Américains déambulaient à travers la salle et bavardaient tous ensemble, aussi décontractés que s'ils s'apprêtaient à passer un examen chez l'ophtalmologiste. Je trouvai un coin tranquille, m'équipai de mes bouchons d'oreilles et essayai de faire le vide dans ma tête comme un vrai mnémoniste européen.

Tony Dottino prit place sur l'estrade pour son discours d'introduction. C'est lui qui a fondé le championnat des États-Unis de mémorisation en 1997, et le dirige depuis lors. Disciple de Tony Buzan, âgé de cinquante-huit ans, mince, cheveux argentés et petite moustache, il gagne sa vie en conseillant des compagnies comme IBM, British Airways et Con Edison (d'où l'improbable site d'accueil du championnat) sur la façon d'améliorer la productivité de leurs employés grâce aux techniques de mémorisation.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous !