lundi 20 mars 2017

La chiromancie : la lecture des lignes de la main, mon reading préféré (première partie).






L'ouvrage principal de d'Arpentigny




La chiromancie est mon vecteur de cold reading préféré. Mais je ne trouve pas bon du tout le livre du mentaliste Richard Webster, Cold reading & mentalisme. L’ouvrage n’a pas de méthode, les observations qu’il préconise pour la lecture d’une main sont incohérentes. Pour toutes ces différentes mancies que l’on pratique en cold reading (comme aussi par exemple la numérologie), il est nécessaire qu’il y ait une logique, des principes, je dirais presque une rationalité. J’ai par hasard découvert il y a très longtemps une méthode de lecture des lignes de la main, Lire dans votre main de Marc Rousselet, qui, bien que basée sur des principes ésotériques, est totalement logique. 

Marc Rousselet est le pseudonyme anagrammatique de Marcel Rouet (1909-1982)  un grand culturiste des années 30 mais aussi un hypnotiseur de renom, auteur du livre Techniques et pratiques de l’hypnotisme.  

J’ai commencé à expérimenter l’hypnose en 1983 et j’ai acheté l’ouvrage de Marcel Rouet qui assurait qu’il était possible de repérer, grâce à certains signes dans la main, les personnes les plus facilement hypnotisables. J’ai regardé dans des centaines de mains mais jamais le principe des signes d'hypnotisabilité de Marcel Rouet ne s’est vérifié pour moi. En revanche, ces recherches m’ont poussé à apprendre la chiromancie de cet auteur qui est une méthode de reading que j’adore.

Comme pour toutes les autres disciplines ésotériques ou magiques, on se demande toujours où et quand la chiromancie a débuté. Je vous en propose en introduction une histoire très succincte qui remonte il y a très longtemps, en Inde, jusqu’à 2000 ans avant Jésus-Christ. Dans ce pays, la chiromancie (basta samudrika) tire ses origines de la tradition religieuse védique, et notamment du samudrika shastra qui, en sanskrit, signifie « connaissance des caractéristiques du corps ». Les Hindous ont ainsi mis en place tout un système de connaissance physique de soi et des autres qui repose essentiellement sur les Védas. 

En revanche, en Europe, la chiromancie ne naît qu’au XII ème siècle après Jésus-Christ : Jean de Salisbury la mentionne comme un art nouveau dans son Policraticus (1159), un livre de philosophie morale et politique.

Entre le XV ème et le XVI ème siècle, Bartolomeo Della Rocca (dit aussi Cocles) a associé chiromancie et physiognomonie, une science qui, pour rappel, met l'apparence physique — et plus exactement les traits du visage — en corrélation avec les caractéristiques psychologiques d'une personne. Jean d'Indagine, Jean Belot, Marin Cureau de La Chambre ont eux aussi exploré cette voie avant qu'elle ne soit décriée et abandonnée pendant plusieurs siècles.

Au dix-septième siècle, on doit presque exclusivement à Ronphile (Daniel de Rampalle) une Chyromancie naturelle (1653).

Il faudra attendre le XIX ème siècle pour que la chiromancie connaisse un nouvel essor et que son image se modernise. Portée par l'apparition et le développement du spiritisme et de la physiognomonie, la découverte de l'avenir dans les mains devient une pratique « honorable ». Casimir Stanislas d'Arpentigny (1791-1864) fut l'un des pères de la chirologie — une version plus honorable de la chiromancie —, et publia à ce titre un essai intitulé La Science de la main. Dans la même veine, Adolphe Desbarrolles (1801-1886) fit lui aussi office de précurseur grâce à ses ouvrages et ses recherches qui, de nos jours, sont encore des références en matière de chiromancie, à savoir Chiromancie nouvelle : les mystères de la main révélés et expliqués et Les Mystères de la main : révélations complètes, suite et fin.

L’incontestable maître en la matière au début du vingtième siècle, Louis Hamon — William John Warner, de son vrai nom — se faisait appeler Cheiro (1866-1936) et était la coqueluche de la haute société. Ce grand chiromancien natif de Dublin qui émigra en Grande-Bretagne puis à New York était en effet un habitué de la cour et aurait même conseillé la reine ! Parmi ses plus célèbres clients, on recense par exemple Edouard VII, Arthur Conan Doyle, le général Nelson, le Premier ministre Gladstone...

C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.