jeudi 5 janvier 2017

Un de nos grands historiens de la prestidigitation, Fanch Guillemin, compte rendu de « Histoire de la magie blanche avant Robert-Houdin », « César, mentaliste et nécromancien » (troisième partie)





 Un très beau livre de Fanch Guillemin et Stéfane Laurens, Art, illusion et secrets



Fanch Guillemin, outre le fait d’être une personne très chaleureuse et très sympathique, est selon moi un de nos meilleurs historiens de la prestidigitation. Il est l’égal, à mon avis, de grandes sommités comme l’américain William Kalush, l’allemand Volker Huber, l’écossais Edwin Dawes  ou l’italien Mariano Tomatis.

Mon livre préféré de Fanch Guillemin est l’Histoire de la magie blanche avant Robert-Houdin. Cet ouvrage est d’un contenu extraordinairement original et comporte de nombreuses superbes illustrations mais malheureusement, il est difficile à trouver actuellement. 

Comme ce blog porte sur le mentalisme, je vais évoquer aujourd’hui l’article « César : mentaliste et nécromancien » dans la partie sur la Renaissance.

Dans Les controverses et recherches magiques, le jésuite Martin Delrio décrit le spectacle impressionnant qu’un certain César aurait présenté vers 1598 et le dénonce comme sorcier.

« De notre temps encore, César Maltois, qu’on disait avoir été pris dans Paris, mais par ses ruses et souplesses estre échappé des prisons, a fait des prestiges dignes d’étonnement.

Si quelqu’un tenait des cartes à jouer dans ses mains, il les changeait tellement, tant éloigné fut-il, que deux, voire trois fois, il y paraissait diverses figures.

Au moyen d’un morceau de verre qu’il remuait entre ses doigts, il attirait et faisait venir à soi tous les autres verres rangés sur le bout de la table.

Quelques fois mesme, il devinait les pensées, comme par exemple si l’on eut répandu grand nombre de dragées et pois sucrés sur une table, il déclarait quel grain chacun en avait remarqué dans son esprit. Et si quelqu’un hésitait en son choix, il n’oubliait pas de le dire… »

Delrio rajoute au Livre I, chapitre 4 : « Je ne discourray pas de la paction qu’ont telles gens avec le Démon, ny de la punition que mérite un crime tant énorme, puisque Dieu, par paroles expresses, a défendu qu’on ne laissât vivre l’Enchanteur. »

Effectivement, un nommé César était souvent cité, en cette fin du XVI ° siècle et début du XVII °, pour ses exploits de devin et nécromancien.

Il était dangereux d’être magicien à cette époque, et en 1628, Desbordes, un escamoteur et ventriloque, fut condamné au bûcher pour avoir parlé à un pendu sur une potence.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

Un de nos grands historiens de la prestidigitation, Fanch Guillemin, compte rendu de « Histoire de la magie blanche avant Robert-Houdin », teaser pour avoir le plus de lecteurs possibles, « Ventriloques et sexes parleurs » (deuxième partie).





Le livre de Jean Bodin

Fanch Guillemin, outre le fait d’être une personne très chaleureuse et très sympathique, est selon moi un de nos meilleurs historiens de la prestidigitation (voir cet article du blog). Il est l’égal, à mon avis, de grandes sommités comme l’américain William Kalush, l’allemand Volker Huber, l’écossais Edwin Dawes ou l’italien Mariano Tomatis.

Mon livre préféré de Fanch Guillemin est l’Histoire de la magie blanche avant Robert-Houdin. Cet ouvrage est d’un contenu extraordinairement original et comporte de nombreuses superbes illustrations mais malheureusement, il est difficile à trouver actuellement.
L’auteur analyse chronologiquement l’Antiquité, le Moyen Âge, la Renaissance et les Temps modernes.

J’avais prévu aujourd’hui de vous parler de l’Antiquité mais je me suis dit qu’il fallait quelque chose d’un peu plus accrocheur, qui serve de teaser pour la suite des articles sur ce sujet et pour mon blog. Je me suis demandé quels étaient les mots les plus recherchés sur Internet. Dans les premiers, il y a, bien sûr, le mot « sexe ». A la page 47, dans le chapitre sur le « Moyen Age », Fanch Guillemin nous parle des «Ventriloques et sexes parleurs ». Il nous apprend que le fabliau de Garin, intitulé Le chevalier qui fist parler les cons, écrit au treizième siècle, a pour héros le chevalier Huet (sans doute ventriloque de talent) qui avait le don de faire parler le sexe d’une femme… ou à défaut son « cul », si le con persistait à se taire, ce qui donnait des situations cocasses à souhait.

Et malheureusement, malgré son air délirant, le sujet est très sérieux. Jean Bodin écrit avec impassibilité dans sa Démonomanie des sorciers (1580) : « Et quelquefois le malin esprit parle comme dedans l’estomac, étant la bouche de la femme close, et quelquefois par les parties honteuses. » Il faut savoir que cet auteur entraîna, par ses affirmations, la torture et la mort de milliers de « pauvres diables ».

Fanch Guillemin nous raconte un des épisodes de Le chevalier qui fist parler les cons : « Devant être interrogée par le chevalier Huet, devant son mari jaloux, une épouse infidèle s’obtura par précaution le sexe d’un linge serré, mais fut trahie par son arrière-train qu’elle avait omis de boucher et qui révéla publiquement ses turpitudes ! »

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.