vendredi 7 juillet 2017

Pause dans le blog avec Osho et son ouvrage « Le livre des secrets » (seizième partie), 5 techniques pour exercer l’attention.



Concentration sur le chakra "Ajna" , le troisième œil.


Osho au départ ne s’appelait pas Osho. Il est né sous le nom de Rajneesh Chandra Mohan Jain. Puis il s’est fait connaître dans les années 70 et 80 en se présentant comme Bhagwan Shree Rajneesh. Il publie en 1974 The book of secrets (Le livre des secrets), un livre au titre mystérieux mais au contenu passionnant. Osho est pour moi un des écrivains qui a le mieux parlé de la spiritualité et de la méditation. Il était mystique mais ne croyait à aucun dieu. Il a fait scandale plusieurs fois, d’abord avec un livre sur la sexualité (Sous la couette, sexualité voie de l’extase), ensuite avec la révélation de sa grande fortune personnelle (il possédait plusieurs voitures de luxe). Il y a plusieurs ouvrages de lui que j’ai beaucoup aimés (par exemple Être en pleine conscience, une présence à la vie et Autobiographie d’un mystique spirituellement incorrect). Cet article est la suite logique de celui-ci.

Je vais donc vous parler du chapitre 5 du Livre des secrets, « 5 techniques pour exercer l’attention ».

" On dit que, lorsque Pythagore, l'un des grands philosophes grecs, vint en Egypte pour suivre un enseignement dans une école de mysticisme, ésotérique et secrète, il ne fut pas admis. Pourtant, Pythagore était l'un des plus grands esprits qui aient jamais existé. Il insista parce qu'il ne comprenait pas le sens de ce refus. Mais il lui fut dit que, pour obtenir la permission d'entrer dans cette école, il lui fallait d'abord s'initier à certaines techniques de jeûne et de respiration.

On rapporte que Pythagore répondit qu'il n'était pas venu pour se plier à une discipline particulière, mais pour acquérir une certaine connaissance. A cela, les grands maîtres de l'école dirent, « Nous ne pouvons pas vous donner la connaissance, tel que vous êtes. En réalité, c'est l'expérience et non la connaissance qui nous intéresse. La connaissance, si elle n'est pas vécue, expérimentée, n'est pas une connaissance. Pour suivre notre enseignement, il vous faudra jeûner quarante jours en apprenant à respirer d'une certaine manière pour prendre conscience de certaines choses. »

Comme il n'y avait pas d'autre solution, Pythagore dut en passer par là. Au bout de quarante jours de jeûne, ayant appris à respirer, conscient, en éveil, il reçut la permission d'entrer dans cette école. On rapporte qu'alors, Pythagore aurait dit, « Ce n'est plus Pythagore que vous admettez ici. Je suis un homme différent, je suis né une seconde fois. Vous aviez raison et j'avais tort ; je parlais, alors, avec mon mental. Grâce à cette purification, le centre de mon être a changé. De la tête, il est passé au cœur. Maintenant, je sens les choses. Auparavant, je les comprenais seulement. Maintenant, la Vérité n'est plus un concept pour moi, mais la vie. Ce n'est plus une philosophie, c'est une expérience existentielle.»

L'apprentissage suivi par Pythagore n'est autre que la cinquième technique de Civa. L'école était égyptienne, mais la technique est indienne.

En quoi consiste cette cinquième technique ? « Attentif au point entre les sourcils, laissez l'esprit être avant la pensée. Laissez l'essence de la respiration remplir la forme et monter jusqu'à la tête pour qu'elle se déverse comme une pluie de lumière. »

Voilà la technique que Pythagore a pratiquée, puis ramenée en Grèce. Il est la source, le père, de tout le mysticisme occidental.

Cette technique est une des méthodes les plus profondes. « Attentif au point entre les sourcils... » La physiologie moderne a découvert qu'il existe une glande entre les sourcils, l'élément le plus mystérieux du corps. Cette glande, qu'on appelle la glande pinéale, est le troisième œil des Tibétains — « Shiva-netra », l'œil de Civa du tantrisme. Entre les yeux, il existe un troisième œil. Mais il ne fonctionne pas. Il est là, il peut fonctionner à tout moment, mais il faut faire quelque chose pour l'ouvrir. Il n'est pas aveugle. Il est simplement fermé. La technique a pour but d'ouvrir ce troisième œil.

« Attentif au point entre les sourcils ... » Fermez les yeux, puis dirigez votre regard entre les sourcils. Concentrez-vous sur ce point, les yeux fermés, comme vous regarderiez les yeux ouverts. Accordez-lui votre attention totale.

C'est une des méthodes les plus simples pour exercer l'attention. Aucune autre partie du corps n'absorbe l'attention comme cette glande. Elle a un pouvoir hypnotique. Vos yeux deviennent fixes, ils ne peuvent plus bouger. Ce troisième œil attire l'attention, oblige à l'attention, magnétiquement. Toutes les méthodes à travers le monde en ont fait usage. C'est la manière la plus simple d'exercer l'attention, parce que la glande elle-même vous aide ; elle est magnétique. L'attention est attirée, absorbée, par elle.

On dit, dans les vieux livres tantriques, que le troisième œil se nourrit de l'attention comme d'un aliment. Et le troisième œil a faim. Il a faim depuis des siècles et des siècles. Si vous fixez votre attention sur lui, il s'anime. Il s'anime ! Vous lui donnez la vie. Quand vous comprendrez que l'attention le nourrit, quand vous comprendrez que votre attention est attirée magnétiquement, captée, par cette glande, il vous sera facile d'être attentif. Il suffit simplement de localiser le point exact. Fermez les yeux, dirigez votre regard entre les sourcils. Quand vous approcherez du point exact, brusquement, vos yeux deviendront fixes. Quand vous éprouverez des difficultés à faire bouger vos yeux, sachez que vous avez atteint le point exact.

« Attentif au point entre les sourcils, laissez l'esprit être avant la pensée ... » Si ce genre d'attention est là, un étrange phénomène se produira. Pour la première fois, vous sentirez les pensées courir devant vous. Vous en deviendrez le témoin. Comme un film, les pensées défileront devant vous, et vous en serez le témoin. Quand votre attention sera vraiment fixée sur le troisième œil, vous deviendrez brusquement le témoin de vos pensées.

D'habitude, vous n'en êtes pas le témoin ; vous vous identifiez avec vos pensées. Si la colère est là, vous êtes en colère. Si une pensée traverse votre esprit, vous n'en êtes pas le témoin ; vous ne faites qu'un avec la pensée, vous vous identifiez à elle, vous la vivez. Vous devenez cette pensée. Vous prenez la forme de cette pensée. Quand la sexualité est là, vous devenez sexualité, quand la colère est là, vous devenez colère, quand la cupidité est là, vous devenez cupidité. Vous vous identifiez à vos pensées. Il n'y a pas de distance entre vous et vos pensées.

Concentrez-vous sur le troisième œil, et soudain, vous en deviendrez le témoin. Grâce au troisième œil, vous verrez les pensées courir comme des nuages dans le ciel, défiler comme les gens dans la rue.

Vous regardez, par votre fenêtre, le ciel ou les gens qui passent dans la rue. Vous ne vous identifiez pas avec l'objet observé. Vous êtes différent de lui, vous l'observez, de loin. A présent, quand la colère vous habite, quand elle est là, vous pouvez la regarder comme un objet. A présent, vous ne sentez pas que vous êtes la colère. Vous sentez qu'elle vous environne, un nuage de colère vous environne, mais vous n'êtes pas la colère. Et si vous n'êtes pas la colère, elle perd tout son pouvoir. Elle ne peut pas vous affecter. Vous y êtes insensible. La colère vient puis s'en va, et vous restez au centre de vous-même.

« Attentif au point entre les sourcils, laissez l'esprit être avant la pensée. » A présent, considérez vos pensées. A présent, affrontez vos pensées. « Laissez l'essence de la respiration remplir la forme et monter jusqu'à la tête pour qu'elle se déverse comme une pluie de lumière. » Quand l'attention est centrée sur le troisième œil, entre les sourcils, deux choses se produisent. D'abord, vous vous transformez brusquement en témoin. L'inverse est également vrai : si vous parvenez à devenir le témoin de vos pensées, vous parviendrez à vous concentrer sur le troisième œil.

Essayez d'être témoin. Quoi qu'il arrive, essayez d'être témoin. Vous êtes malade, vous souffrez, votre corps est malade, votre corps est douloureux, soyez le témoin de la maladie, de la douleur. Quoi qu'il arrive, ne vous identifiez pas avec ce qui se passe. Soyez-en le témoin, l'observateur. Si vous êtes capable d'être un observateur, sachez que vous êtes centré sur le troisième œil C'est aussi le cas inversement. Si vous êtes centré sur le troisième œil, il vous est possible de devenir observateur. Les deux choses font partie d'un même processus.

Ainsi, si vous êtes centré sur le troisième œil, le Moi-témoin se développe."

Voilà. C’est tout pour le moment. La suite au prochain numéro. Amitiés à tous.


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