jeudi 13 juillet 2017

Le chapelet, compte rendu du livre « Chaos, l’apparence du hasard » de Martin Joyal, La création du chapelet, Annexe A, (vingt-septième partie).


Martin Joyal et son livre sur les chapelets.

Pour moi, un des livres qui décrit au mieux les possibilités des chapelets d’une façon analytique est l’ouvrage d’un prestidigitateur de langue anglaise Martin Joyal, Chaos, l’apparence du hasard paru en France en 2010 (il est sorti en anglais sous le titre The Six-Hour Memorized Deck en 1997).



«  La création du chapelet Joyal (version picoeur-trécar).

Il y a deux versions du chapelet Joyal, la version européenne (picoeur-trécar, pique, cœur, trèfle, carreau) et la version américaine (trécoeur-picar). Nous étudierons la version européenne.

LE BUT

Lors de mes premières réflexions sur la création d'un jeu arrangé mémorisé, mon principal désir fut de trouver une manière facile d'apprendre l'ordre des cinquante-deux cartes, en utilisant des suites mathématiques simples et courtes. Par exemple, dans la suite 1, 2, 3, 4, chaque nombre est supérieur de un par rapport à celui qui le précède. Un autre exemple est 1, 4, 7, 10, dans lequel chaque nombre augmente de trois par rapport au précédent, comme dans le chapelet Si Stebbins.

Mon objectif est donc de trouver une suite appropriée pour chaque valeur du jeu. Le premier inconvénient à surmonter est le fait que le système numérique que nous utilisons quotidiennement est un système décimal, utilisant les chiffres de 0 à 9, alors qu'un jeu de cartes utilise un système numérique de base treize, contenant quatre familles, ayant chacune treize valeurs. Les figures présentent donc un problème pour les utilisateurs du système décimal. Si un jeu n'était fait que des cartes à points, les choses auraient été plus simples !

TROIS SUITES SIMPLES

Quand j'ai commencé à développer le chapelet, j'ai essayé plusieurs sortes de suites. Après réflexion, j'en ai gardé trois, toutes constituées de quatre nombres faciles à retenir.

Dans l'idéal, le premier nombre de la suite doit correspondre à la valeur d'une des cartes. Le premier type de suite utilise une progression arithmétique de raison dix, c'est-à-dire que chaque nombre est augmenté de dix par rapport à celui qui le précède. Un exemple d'une telle suite est 5, 15, 25, 35. Ce type de suite convient à toutes les valeurs de l'as au roi.

Le second type de suite utilise une progression géométrique et peut être représentée ainsi : 1n, 2n, 3n, 4n. En d'autres termes, un nombre est multiplié successivement par 1, 2, 3 et 4. La suite 7, 14, 21, 28 en est un exemple ( ainsi dans le chapelet Joyal, le 7 de cœur est à la septième position, le sept de pique à la 14 ème, le 7 de trèfle à la 21 ème position, le 7 de carreau à la 28 ème position) . Ce type de suite convient également à toutes les valeurs de l'as au roi.

Le troisième type de suite utilise une progression exponentielle et peut être représentée ainsi : 1n, 2n, 4n, 8n, dans laquelle un nombre est multiplié successivement par 1, 2, 4 et 8. La suite 4, 8, 16, 32 en est un exemple. Ce type de suite ne convient qu'aux valeurs de l'as au six, car une valeur supérieure à six donnerait un résultat supérieur à cinquante-deux ce qui, bien sûr, n'existe pas dans un jeu de cartes.

LES NOMBRES PREMIERS

Les trois suites expliquées ci-dessus ont un inconvénient. Quelques nombres n'apparaîtront jamais car ils ne sont pas multiples d'autres nombres. Ces nombres sont les nombres premiers. Enfant, j'ai appris qu'entre 1 et 52, les nombres 1, 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, 29, 31, 37, 41, 43 et 47 sont tous des nombres premiers. De nos jours, 1 n'est pas considéré comme nombre premier, mais je me suis tenu à ma formation de jeunesse.

Curieusement, ce qui semble un inconvénient contient la solution au problème posé par les figures. Il y a douze figures et seize nombres premiers. Pourquoi ne pas, alors, garder les nombres premiers pour les figures ?

L'ORDRE DES FAMILLES

J'ai vu que l'utilisation d'un ordre spécifique des familles aiderait à la mémorisation d'un arrangement de jeu complet. Peut-être parce que je suis canadien français, j'ai toujours préféré l'ordre « picoeur-trécar » des familles. Par conséquent, j'ai choisi cet ordre quand j'ai développé le chapelet. Toutefois, reconnaissant que l'ordre « trécœur-picar » est prévalant dans les pays anglophones, j'ai adapté plus tard le montage pour suivre cet ordre des familles, pour ceux qui le préfèrent. »


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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