vendredi 14 avril 2017

Compte rendu de « La seconde vue dévoilée » (1849) d’Antoine François Gandon.


 

Le livre de Gandon.


Je ne m’étais pas rendu compte jusqu’à maintenant qu’il n’y avait pas sur les blogs ou les sites de mentalisme de langue française de comptes rendus d’ouvrages sur ce qu’on appelait la « seconde vue » au dix-neuvième siècle et qu’on appelle télépathie simulée au vingt et unième siècle. Je vais essayer par quelques articles de combler ce manque.

La première méthode de télépathie simulée a été révélée par Antoine François Gandon, un ancien militaire, en 1849, dans son livre La seconde vue dévoilée en copiant le système codé de Robert-Houdin.

Voici ce que Gandon écrit : « Il n'était pas difficile de trouver dans l'alphabet des lettres pour remplacer les chiffres, car c'est une méthode adoptée depuis longtemps dans le commerce ; il fallait choisir ces lettres assez heureusement pour que le professeur pût les placer d'une manière toute naturelle dans les phrases servant à interroger le compère.

Pour éviter les redites, il est bien entendu que le compère doit s'attacher aux premiers mots prononcés par le professeur, soit que ces mots s'adressent directement à lui, soit qu'ils forment une invitation au public d'interroger lui-même.

Les chiffres dont nous nous servons sont figurés par les lettres suivantes :

Chiffres.              Lettres qui les remplacent.

1.            D.
2.            L.
3.            C.
4.            P.
5.            Q ou Quel est, pris pour un seul mot.
6.            A Ou A Présent, pris pour un seul mot.
7.            F.
8.            V.
9.            N.
0.           M.

Toutes les fois qu'il n'a été posé qu'un seul chiffre par un spectateur, le professeur a soin d'indiquer dans sa phrase qu'il ne s'agit que d'un chiffre , et pour éviter la confusion, s'il oubliait de faire sentir qu'il n'y a qu'un chiffre écrit, il ajouterait : « S'il vous plaît » après le seul mot qu'il aurait prononcé, la première lettre de chaque mot signifiant un chiffre.

Exemple : Le spectateur écrit sur une ardoise, qui lui est présentée, le chiffre 7 ; le professeur dit : « Faites, s’il vous plaît, la question ; le sujet vous dira le chiffre que vous avez posé. »

Le sujet a parfaitement le temps de faire le travail dans son esprit, la formule « s'il vous plaît » lui indiquant qu'il ne doit chercher qu'un chiffre. La lettre F qui commence la phrase a la valeur du chiffre 7 ; il répond donc : « Monsieur a posé le chiffre 7 »

On donne à deviner le chiffre 1. Le professeur s'exprime ainsi :

« Dites le chiffre que monsieur a posé ? »

Un chiffre n'est pas un nombre ; le compère sait de suite qu'il n'a qu'à trouver la signification de la première lettre du premier mot. Cette première lettre étant D, il répond : « C'est le chiffre 4. »

On pose le chiffre 2.

Demande : « Le chiffre que Monsieur vient de poser ? »

Même explication, même travail facile pour le compère qui, sachant d'avance la valeur de la lettre L et prévenu par la phrase de son professeur qu'un seul chiffre a été écrit, répond sans hésiter :

« C’est le chiffre 2. »

Demande : « Citez, s'il vous plaît, le chiffre. »

Réponse : « C’est le chiffre 3. »

Le choix des lettres qui remplacent les chiffres donnent une grande latitude au professeur, puisqu'il a à sa disposition un nombre infini de mots, pourvu toutefois que ces mots commencent par une lettre exprimant le chiffre demandé.

Nous allons résumer dans un seul tableau les interrogations pour les chiffres isolés.

Chiffres posés. Demandes.

1.            Dites le chiffre posé par Monsieur.
2.            Le chiffre posé.
3.            Connaissez-vous le chiffre posé ?
4.            Pouvez-vous dire le chiffre posé ?
5             Quel chiffre a-t-on posé ?
6.            Annoncez le chiffre posé.
7.            Faites connaître le chiffre posé.
8.            Voulez-vous dire le chiffre posé ?
9.            Nommez le chiffre posé.
0.            Monsieur vient de poser un chiffre.

On voit par ce tableau que chaque première lettre du premier mot de l'interrogation correspond à chacun des chiffres ; le travail est donc presque nul pour le professeur et pour le compère qui n'ont tous deux qu'une seule lettre à trouver. »

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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