vendredi 10 mars 2017

Compte rendu de « Les secrets d’un mentaliste, tome 2 » de John Bastardi Daumont, Histoire de l’hypnose (dixième partie).




Le fameux baquet de Mesmer

Je me suis rendu compte en relisant mon blog que mon histoire de l’hypnose était trop succincte et que notamment elle ne parlait pas assez du phénomène Mesmer au dix-huitième siècle (pas le Messmer actuel). Celui qui a le mieux décrit cette période est John Bastardi Daumont dans Les secrets d’un mentaliste, tome 2 (cet article est la suite de celui-ci).

On peut raisonnablement estimer que l'apparition de l'hypnose remonte à celle de Mesmer et de ses disciples. D'ailleurs, en anglais, le terme « hypnotiser » peut se dire ainsi : to hypnotize ou to mesmerize. Malgré la tornade de critiques que la médecine a déchaînée sur Mesmer, son nom est resté gravé dans le marbre de cette science.

Né en 1734 en Allemagne, Franz Anton Mesmer commença sa carrière médicale par une thèse évoquant l'influence du mouvement des planètes sur le corps humain. Il tenta de démontrer qu'une sorte d'énergie universelle, qu'il nomma très judicieusement le magnétisme animal, pénètre nos corps et nos esprits et a un impact sur notre santé.

Plus tard, Mesmer (qui aurait fait un très bon expert en marketing ou un prospère coach en séduction) corrigea son discours en remplaçant le mot de force par celui de fluide, lorsqu'il arriva tranquillement à Paris en tenant sous le bras ce qui allait déclencher une mode ravageuse : son Mémoire sur la découverte du magnétisme animal.

C'était après s'être fait copieusement décrédibiliser par un groupe de sceptiques suite à une fausse guérison l'ayant contraint à quitter Vienne. La fille du conseiller spécial de l'impératrice d'Autriche était aveugle et fut soumise aux mains expertes de Mesmer dont la réputation de guérisseur grandissait dans la ville. Progressivement, sous l'influence de Mesmer, cette jeune femme, Maria Theresa Paradis, commença à distinguer des formes. Deux problèmes : d'une part, Paradis était une véritable virtuose du piano et ses capacités de musicienne à l'oreille absolue diminuaient au fur et à mesure de sa guérison, au grand dam de son père (qui voulait en outre conserver la pension d'invalidité de sa fille) ; d'autre part, son état empira brutalement et elle redevint complètement aveugle. Petit supplément : Mesmer eut une aventure — non thérapeutique — avec la jeune handicapée.

En réalité, Maria Theresa Paradis souffrait d'une cécité hystérique, soignée désormais avec efficacité. Mais l'échec de Mesmer nuisit gravement à sa réputation et il fut contraint de s'exiler à Paris. Avec le recul, l'histoire de cette jeune femme valide une partie des méthodes de Mesmer car il avait réussi à obtenir pendant un moment une véritable amélioration de son état. Alors que la cécité hystérique ne fut découverte que beaucoup plus tard.

C'est donc muni de son Mémoire et du soutien bienveillant de son disciple Charles Deslon (médecin du comte d'Artois) que Mesmer est introduit dans la société médicale parisienne tel un ovni. Sa popularité est immédiate car il dispose de soutiens de poids, convaincus par sa théorie, tels le marquis de Puységur ou Honoré de Balzac.

Les grands axes du magnétisme animal sont les suivants :

1) Un fluide physiquement tangible mais invisible est présent entre tous les êtres vivants, la nature et l’univers.

2) Les souffrances ou maladies sont la plupart du temps générées par un déséquilibre dans la répartition de ce fluide.

3) Grâce à des procédés de magnétisation, il est possible de canaliser ce fluide afin de le transmettre à d’autres personnes, dans le but d’obtenir une surtension psychique se manifestant par des crises proches de l’hystérie qui neutralisent la souffrance.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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