jeudi 9 février 2017

Nouvelle pause dans le blog avec Osho et son livre «Méditation : la première et la dernière des libertés» (sixième partie), La colère.






Sans commentaire.

Osho est pour moi un des écrivains qui a le mieux parlé de la spiritualité et de la méditation. Il était mystique mais ne croyait à aucun dieu. Il a fait scandale plusieurs fois, d’abord avec un livre sur la sexualité (Sous la couette, sexualité voie de l’extase), ensuite avec la révélation de sa grande fortune personnelle (il possédait plusieurs voitures de luxe). Il y a plusieurs ouvrages de lui que j’ai beaucoup aimés (par exemple Etre en pleine conscience, une présence à la vie et Autobiographie d’un mystique spirituellement incorrect) mais aujourd’hui je vais vous parler de sa théorie de la colère dans son livre Méditation, la première et la dernière des libertés. Cet article est la suite de celui-ci.    

Osho écrit : « Dans des moments d’extrême désir, soyez imperturbable. » Que pouvez-vous faire ? Cette technique n’est pas en faveur de la répression. Cette technique ne vous demande pas de réprimer votre colère et de rester imperturbable — non ! Parce qu’en étant répressif, vous ne faites qu’amplifier les perturbations.

Quand la colère s’empare de vous, fermez les portes, contemplez-là, permettez-lui d’être là. Restez imperturbable, sans rien réprimer. Réprimer est aussi facile qu’exprimer. Vous faites généralement les deux. Vous exprimez votre colère quand la situation le permet, si c’est à votre avantage, sans gros risque pour vous. Mais si c’est dangereux, si c’est votre patron ou toute autre personne plus forte que vous, pouvant vous blesser davantage, vous réprimez alors votre colère.

Exprimer et réprimer sont faciles. Observer est difficile. Être témoin, ce n’est ni l’un ni l’autre, ce n’est ni exprimer ni réprimer. Le témoin n’exprime rien, parce qu’il ne s’adresse pas à l’objet en question. Il ne réprime rien non plus. Vous laissez s’exposer ce qui est, mais dans la vacuité observatrice.

Regardez-vous dans un miroir et exprimez toute votre colère ; et soyez en témoin. Vous êtes seul, vous pouvez donc en faire une méditation. Faites tout ce que vous voulez, mais restez dans la vacuité observatrice. Si vous voulez frapper quelqu’un, frappez dans le vide. Si vous voulez être en colère, soyez en colère ; si vous voulez crier, criez. Mais faites-le seul et n’oubliez pas que vous êtes celui qui voit tout cela, tout ce drame, en fait ce psychodrame ; vous pouvez en rire, ce sera une belle catharsis. Ensuite vous serez soulagé, non seulement soulagé, mais vous aurez gagné quelque chose. Vous aurez mûri, vous aurez grandi. Désormais, vous savez que même lorsque vous êtes en colère, un espace en vous reste imperturbable. A présent, essayez de le déceler de plus en plus, et c’est facile de le faire quand vous êtes dans le désir.

Cette technique est très utile, et vous pouvez en tirer beaucoup de bénéfices. Mais ce n’est pas facile, parce que lorsque vous êtes émotionnel, vous oubliez tout. Vous pouvez oublier que vous devez méditer. Essayez donc de la pratiquer ainsi : n’attendez pas qu’une émotion survienne. N’attendez pas ! Fermez la porte de votre chambre et souvenez-vous d’une expérience passée, quand vous êtes devenu fou. Souvenez-vous-en et rejouez-là. Ce sera facile de la rejouer plusieurs fois, de la revivre. Ne faites pas que vous en souvenir, revivez cette expérience.

Rappelez-vous une insulte qui vous a été faite, ce qui a été dit et quelle fut votre réaction. Réagissez à nouveau ; rejouez ce rôle.

Revivre le passé vous aidera beaucoup. Votre esprit porte beaucoup de cicatrices, de blessures non guéries. En les revivant vous en guérirez. Si vous pouvez aller dans votre passé terminer ce qui est resté incomplet, vous en serez libéré (c’est aussi un des principes de la Gestalt thérapie, ce qui nous trouble, nous perturbe, ce sont les actions, les situations, les émotions non achevées, non exprimées). Votre esprit deviendra plus léger ; la poussière aura été nettoyée. Souvenez-vous d’un évènement passé qui, selon vous, est resté en suspens. Vous vouliez tuer quelqu’un, vous vouliez ceci ou cela, et c’est resté inachevé. Cette chose-là continue de planer autour de votre esprit,  comme un nuage.

Mais rassurez-vous quand même, beaucoup de blessures psychiques sont guéries ou se guérissent. Et une cicatrice, quand elle est fermée, propre, est la preuve même que l’on peut guérir de ces blessures psychiques !

Voilà. C’est tout pour le moment. La suite au prochain numéro. Amitiés à tous.

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