lundi 27 février 2017

Extrait de mon livre « Jean-Patrick Manchette, parcours d’une œuvre » (première partie).




Mon livre sur Manchette

Je viens de recevoir une lettre de mon éditeur Les Belles Lettres qui me détaille le montant de mes droits d'auteur pour mon livre Jean-Patrick Manchette, parcours d’une œuvre. Je trouve la somme qu'il me verse minable et scandaleuse. J'ai donc décidé de publier ce livre gratuitement sur Internet. 

Pour les magiciens qui sont aussi amateurs de romans policiers, c’est le moment d’en profiter !

Introduction

EFFERVESCENCE ÉDITORIALE ET HOMMAGES POSTHUMES

L’œuvre de Jean-Patrick Manchette, que la critique avait baptisé « le père du néo-polar », a fait l’objet d’une intense activité éditoriale ces dernières années, depuis sa mort prématurée à l’âge de 52 ans le 3 juin 1995. La Série Noire, qui avait déjà publié l’ensemble de ses romans noirs du vivant de l’auteur, a réédité en 1996 quatre de ceux-ci: L’Affaire N’Gustro, O dingos, ô châteaux!, Morgue pleine et Fatale. En 1997, elle a fait paraître un coffret « spécial Manchette » de trois livres qui comporte Nada, Le Petit Bleu de la côte ouest, La Position du tireur couché. Gallimard, dont dépend la Série Noire, réédite en outre dans sa collection « Folio policier » plusieurs romans de l’auteur. Les éditions Rivages, quant à elles, sous l’impulsion de François Guérif et du fils de l’écrivain, Doug Headline, ont fait paraître en 1996 dans un volume intitulé Chroniques l’ensemble de ses articles sur la littérature policière ainsi qu’un roman inachevé, La Princesse du sang. Puis vint en 1997 la publication de l’ensemble des chroniques sur le cinéma écrites pour Charlie Hebdo, Les Yeux de la momie, toujours aux Editions Rivages et en 1999 d’un volume réunissant des nouvelles, certaines inédites, la pièce Cache ta joie ! et le roman de science-fiction que l’auteur écrivit pour les enfants, Mélanie White. Le même éditeur annonce la prochaine parution d’un recueil de correspondances et peut-être du journal intime que Manchette avait tenu à partir de l’année 1963 !

Du côté des revues, l’activité n’est pas moins intense. En avril 1997, un hors série de Polar lui est consacré avec des interviews d’auteurs policiers, de cinéastes, des extraits d’un roman inédit, des articles critiques, une bibliographie, une filmographie. La célèbre publication créée par Sartre et Simone de Beauvoir, Les Temps modernes, prend pour thème de son numéro 595 le roman policier noir et l’intitule « Pas d’orchidées pour les T.M ». avec notamment une nouvelle de Jean-Hugues Oppel, L’imposition du cireur Touchet (Hommage à J.-P. Manchette), parodie transparente de La Position du tireur couché, dernier roman publié du vivant de l’auteur. Dans sa revue L’Œuf, Laurent Greusard propose en 1997 à la fois une interview de Patrick Raynal, le directeur de la Série Noire, sur sa perception de l’œuvre de Jean-Patrick Manchette et la retranscription d’un ancien entretien télévisuel avec l’auteur lui-même. De nombreux écrivains dédient un livre au défunt : Blocus solus de Bertrand Delcour, où il est question de Guy Debord et de l’Internationale Situationniste qui avaient tant influencé Manchette dans sa jeunesse, et La Crème du crime de Michel Lebrun et Claude Mesplède, superbe anthologie de nouvelles noires et policières françaises. Le Polar français, dossier constitué par Robert Deleuse pour une publication du Ministère des Affaires Etrangères, débute par ces mots : « A Jean-Patrick Manchette, in memoriam. » Le summum est atteint quand notre auteur vient s’insérer à l’intérieur d’un texte fictionnel comme référence culturelle dans la nouvelle policière de Jean-Hugues Oppel « Tout le monde sait où c’est, Alésia » parue dans le recueil Paris, rive glauque des éditions Autrement: « Le terrorisme gauchiste et le terrorisme étatique, quoique leurs mobiles soient incomparables, sont les deux mâchoires du même piège à cons — qui a dit ça ?
Un auteur de polars, Joseph se rappelle. Jean-Patrick Manchette. Il avait raison, ô combien ! Il faut toujours écouter les auteurs de romans noirs plutôt que les néophilosophes en chemise blanche.
Et se débrouiller pour ne pas faire partie des cons. »

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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