jeudi 19 janvier 2017

Compte rendu de « Une mémoire infaillible, briller en société sans sortir son smartphone » de Sébastien Martinez, un excellent livre actuel sur la mnémotechnie (première partie)





Une nouvelle référence sur la mnémotechnie


Je suis toujours très heureux quand paraît, dans un paysage éditorial qui n’est pas toujours génial, un très bon livre sur la mémoire et la mnémotechnie (un de mes domaines de prédilection). Actuellement, depuis la fin de l’année 2016, Sébastien Martinez, champion de France de mémorisation 2015, nous propose un ouvrage remarquablement bien fait et plein d’idées sur le sujet, Une mémoire infaillible, briller en société sans sortir son smartphone. Je n’avais rien lu de cette qualité sur cette thématique depuis Mémento de la mémoire, améliorez votre mémoire au quotidien de Benoît Rosemont et Comment développer une mémoire extraordinaire de Dominic O’Brien.

Pour pousser plus loin la comparaison, Sébastien Martinez a comme Dominic O’Brien la générosité de nous révéler presque tous les secrets les mieux gardés de la mnémotechnie (notamment ceux des champions du monde de mémoire comme le système PAO).

Le chapitre que je préfère est le chapitre 4 « Créer son propre langage » car c’est bien de cela qu’il s’agit en mnémotechnie. Au début, vous apprenez ce qu’on pourrait appeler un langage codé pour retenir mieux (table de rappel, palais de mémoire, code chiffre-lettre, etc.). Mais après, quand vous possédez beaucoup de maîtrise de ces codes, vous pouvez vous créer les vôtres, vos langages.

Je vais vous donner un exemple : personnellement, j’ai appris, dans le livre de Tréborix Souvenirs et mémoire en 1983, comment associer les 52 cartes d’un jeu à 52 images différentes, ce qui permet de mémoriser l’ordre d’un jeu grâce à votre « palais de mémoire ». Mais, depuis, je me suis créé ma propre méthode : j’ai associé la couleur cœur aux gens que j’aime, la couleur pique aux gens que je déteste, la couleur trèfle à mes collègues de travail, la couleur carreau aux mentalistes que je connais. Dans chaque couleur, il y a naturellement treize cartes-personnages, roi, dame, valet, dix, etc., personnages qui correspondent tous à une caractéristique que je leur ai assignée : ainsi, j’ai décidé que le neuf serait toujours une personne Nouvelle (jeune) : le neuf de carreau est le mentaliste Luca Volpe qui est le plus jeune mentaliste que je connaisse, le neuf de trèfle est un de mes collègues de travail très jeune, etc. Cela m’a donné 52 personnes, correspondant chacune à une carte de mon jeu. Je ne vous dis pas bien sûr quelles sont ces 52 personnes parce que je ne veux pas que tout le monde connaisse mon truc ! Rassurez-vous, je déconne, vous trouverez ce type de classification thématique dans le livre de Sébastien Martinez (p.97) : en effet, le britannique Ed Cooke, ancien champion du monde de mémoire, a eu exactement la même idée que moi  ou peut-être, plus modestement, j’ai eu la même intuition que lui !

Le plus beau passage du livre se trouve dans la conclusion : « Un art de l’attention ». « L’art de la mémoire est un art de l’attention. C’est en cela aussi qu’il est urgent de l’enseigner. En nous permettant de focaliser notre attention sur un objectif de plus en plus précis, il nous aide à la développer dans mille autres circonstances. Il nous permet de gagner en concentration et donc en sérénité. Il nous aide à ne plus nous disperser. A retrouver notre autonomie. Et donc notre confiance en nos propres capacités.

Avoir une bonne mémoire n’est pas une finalité en soi. Il ne s’agit que d’un moyen vers une existence plus sereine. L’art de la mémoire, à l’instar de l’hypnose, du yoga, de la sophrologie ou de la méditation, aide à se recentrer, à être présent à l’instant. Il nous invite à chercher en nous-mêmes ce après quoi nous courons en vain. »

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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