lundi 21 novembre 2016

Samedi 26 novembre à 17 heures, c’est la dernière, au Théâtre Popul’air du Reinitas (36 rue Henri Chevreau, Paris vingtième), du spectacle « Le magicien le plus fort de France, Fabrice Haudecoeur, 125 Kg de délire. » Venez en masse, prévenez les foules !



Vous ne rêvez pas, c'est bien Fabrice Haudecoeur.

  
Je peux le dire sans contestation : Fabrice Haudecoeur est le magicien le plus drôle de Paris (de France !). Je le trouve à la fois formidable de professionnalisme et d'auto-dérision.

Je vous donne un aperçu du programme. Fabrice réalise une entrée remarquée. Il est à peu de chose près dans le plus simple appareil (mais pas tout à fait). Il est capable d’exécuter un tour avec ses chaussettes, avec ses balles (pas ce que vous pensez), avec le téléphone portable d’un spectateur. Mais un de mes effets préférés est celui où le public devine une carte choisie par un spectateur avec un matériel hyper-sophistiqué que seul Fabrice a eu l’ingéniosité d’inventer.

Si vous voulez voir un spectacle avec un magicien généreux qui a un sens du contact remarquable avec le public, précipitez-vous au Reinitas pour assister à « 125 kg de délire ».

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Je parlerai de tout autre chose dans un prochain article. Amitiés à tous.

Présentation de l’étude « Atteindre l’excellence » de Robert Greene, Introduction (neuvième partie).



Encore un livre de Robert Greene !


J’ai extrait ma biographie de Marcel Proust d’un livre de l’écrivain américain Robert Greene Atteindre l’excellence que je trouve très bien pensé (et réaliste). Je vais vous détailler certains passages de cet ouvrage. « Atteindre l’excellence » ne signifie pas, de manière compulsive, être premier de la classe ou être le plus remarqué à son boulot mais seulement développer le meilleur de ce qu’il y a en vous.

Bien des gens maquillent leur passivité sous un vernis positif. Ils trouvent romantique l’attitude suicidaire de l’artiste qui perd tout contrôle de lui-même. Toute notion de discipline ou d’effort apparaît comme ringarde et assommante : ce qui compte, c’est l’inspiration derrière l’œuvre d’art, au diable la maîtrise technique et l’apprentissage du métier. 

Si l’on n’y prend pas garde, on s’aperçoit que cette attitude nous contamine de façon perfide. Inconsciemment, on limite ses ambitions. On réduit tellement son niveau d’effort et de discipline que l’on perd toute efficacité. Comme des moutons de Panurge, nous écoutons davantage la voix des autres que celle de notre conscience. Nous choisissons le chemin de carrière que nous recommandent nos parents et amis, ou qui nous semble le plus lucratif. Si l’on cesse d’entendre l’appel de notre vocation personnelle, on peut faire quelque chose de sa vie, mais tôt ou tard, le manque de véritable motivation nous rattrape. On se met à travailler comme un robot. On ne vit plus que pour les loisirs et les plaisirs immédiats. On devient frustré et dépressif, sans comprendre que la source de cette aliénation est la perte de notre potentiel de créativité.

Avant qu’il ne soit trop tard, il faut découvrir notre vrai penchant, et exploiter les opportunités sans précédent que nous offre l’époque actuelle. Sachant l’importance critique du désir et de notre intérêt affectif pour notre travail (qui sont les secrets de la maîtrise), nous pouvons nous motiver de deux façons.

En premier lieu, il faut considérer la recherche de la maîtrise comme une ambition absolument nécessaire et positive. Le monde regorge de problèmes, dont beaucoup sont le fait de l’homme. Pour les résoudre, il faut énormément d’efforts et de créativité. Il ne suffit pas de se fier à la génétique, à la technologie, à la magie ou à une certaine forme de gentillesse naturelle. Il faut de l’énergie, non seulement pour résoudre les problèmes pratiques, mais aussi pour bâtir de nouvelles institutions et un ordre nouveau correspondant à l’évolution de la société. Retrouvons le concept de maîtrise qui nous a définis en tant qu’espèce il y a des millions d’années. Il ne s’agit plus de dominer la nature ou les autres hommes, mais de déterminer notre destin. La passivité ironique n’est ni cool ni romantique, mais pathétique et destructive. Devenons un exemple de ce qui peut se faire en termes de maîtrise dans le monde moderne. Embrassons la cause la plus importante de toutes : la survie et la prospérité de l’espèce humaine, en pleine époque de stagnation.

En second lieu, il faut se convaincre d’une chose : l’homme obtient l’esprit et la qualité de cerveau qu’il mérite en fonction de ses actes. Des découvertes récentes en neurosciences ont fait voler en éclats la théorie selon laquelle le cerveau est câblé une fois pour toutes selon un schéma génétiquement immuable. Les scientifiques ont prouvé que notre cerveau est en réalité hautement adaptable : ce sont nos pensées qui déterminent notre paysage mental. Il est possible que l’on découvre de plus en plus à quel point certaines opérations mentales sont capables de créer dans nos vies différents schémas répétitifs : nous sommes véritablement responsables des choses qui nous arrivent.

Les personnes passives se créent un paysage mental passablement désolé. Faute d’expériences et d’actes variés, de nombreux synapses de leur cerveau meurent faute d’être utilisées (et ces personnes perdent leur énergie à la fois mentale et physique). Pour réagir contre les tendances contemporaines à la passivité, il faut faire des efforts pour voir dans quelle mesure on peut prendre le contrôle de nombreux aspects de notre vie et nous doter de l’esprit que nous désirons, non pas avec des intentions jamais réalisées, mais avec des actes. 

Voilà. C’est tout pour le moment. La suite au prochain numéro. Amitiés à tous.