jeudi 20 octobre 2016

Compte rendu de « La 50e Loi : La peur est votre pire ennemie » de Robert Greene et 50 cent, chapitre 2, Tout s’approprier : être autonome (deuxième partie)






Un livre de référence en Gestalt-thérapie



Robert Greene, un auteur renommé de développement personnel, a coécrit cet ouvrage La 50 e loi : la peur est votre pire ennemie avec un rappeur mondialement connu qui se fait appeler 50 cent (son vrai nom est Curtis James Jackson III) et qui est un ancien dealeur de drogue.

La dépendance envers les autres, les choses est une habitude trop facile à acquérir. Nous vivons dans une culture qui offre toutes sortes de béquilles : des experts à consulter (et qui peuvent nous induire en erreur), des drogues (alcool, tabac, marijuana, cocaïne, héroïne, médicaments, etc.) pour remédier aux moindres malaises psychologiques, des menus plaisirs qui aident à passer le temps, des emplois permettant de garder juste la tête au-dessus de l’eau. Il est difficile de résister à tout cela. Mais une fois que l’on cède, on entre dans une prison qu’il est très difficile de quitter : on se tourne continuellement vers les autres pour se faire aider, ce qui limite considérablement la liberté de choix et la souplesse. Tôt ou tard vient le moment où il faut prendre une décision importante et on ne trouve en soi rien à quoi se fier. Avant qu’il ne soit trop tard, il faut marcher à contre-courant. Cette force intérieure requise, on ne saurait l’obtenir d’un livre, d’un gourou ou d’une pilule quelle qu’elle soit (ou pas seulement, chaque moyen peut aider mais il ne fait pas tout). Cette force, elle doit venir de soi-même. Il faut pratiquer quotidiennement ce type d’exercice : se sevrer de toute dépendance, écouter moins la voix des autres et davantage la sienne propre, acquérir des compétences nouvelles (souvenons-nous que c’est aussi le but d’une des grandes méthodes de psychologie du vingtième siècle, la Gestalt-thérapie inventée par Fritz Perls, « Devenir soi-même »). Finalement, on découvre que l’autonomie devient une habitude : tout ce qui évoque une dépendance des autres fait horreur. Robert Greene cite le philosophe Max Stirner : « Je suis le maître de ma propre puissance. Je le deviens quand je me reconnais unique. »

Lorsque nous étions enfants, nous désirions la liberté et le pouvoir de nous mouvoir tout seuls, mais nous aspirions également au réconfort et à la sécurité que seuls les autres pouvaient nous donner. Quand nous avançons en âge, cette ambivalence de l’enfant tend à remonter à la surface. Face aux situations difficiles et concurrentielles du monde des adultes, quelque chose en nous a la nostalgie d’une position infantile de dépendance. Nous jouons à l’adulte et nous travaillons pour obtenir du pouvoir par nous-mêmes mais secrètement, nous aimerions que notre conjoint, nos associés, nos amis ou nos patrons prennent soin de nous et résolvent nos problèmes (c’est quelque chose que je vis très souvent : sans m’en rendre compte, je deviens psychologiquement un enfant qui voudrait que les autres l’aiment tout le temps, l’admirent tout le temps, reconnaissent toujours sa personne et que les choses lui soient sans cesse favorables, je me transforme en un être dépendant et souvent je suis déçu).

En fait, notre tâche en tant qu’adulte est de prendre totalement possession de l’autonomie et de la personnalité reçue à la naissance. L’objectif est de surmonter définitivement la phase infantile de dépendance et de tenir debout tout seul. Nous devons considérer notre désir de retourner à cette phase comme une régression et un danger. Ce désir provient de la peur : la peur d’être responsable de nos succès et de nos échecs, d’avoir à agir tout seuls et à prendre des décisions difficiles. Souvent nous nous convainquons du contraire : nous nous figurons que nous serons quelqu’un d’estimable en travaillant pour les autres, en fondant notre personnalité dans le groupe. Quand nous agissons ainsi, c’est notre peur qui parle et qui nous induit en erreur. Si nous cédons à celle-ci, nous risquons de passer notre vie entière à attendre le salut de l’extérieur (travail de groupe, groupement politique ou social, religion, etc.) et nous ne le trouverons jamais. Nous nous contenterons d’errer d’une dépendance à une autre.


Voilà. C’est tout pour le moment. Je parlerai de la suite du deuxième chapitre « Tout s’approprier : être autonome » de La 50e Loi, la peur est votre ennemie dans un prochain article. Amitiés à tous.