vendredi 10 juin 2016

Un grand ésotériste français, Jean-Louis Bernard, compte rendu de ses "Archives de l’insolite" (première partie)








Jean-Louis Bernard, un des meilleurs ésotéristes français du vingtième siècle

Je me suis aperçu qu’après avoir écrit 204 articles dans ce blog, je n’avais effleuré qu’une fois, le vendredi 20 février 2015, un sujet que j’avais promis de traiter dans l’aperçu de mes activités, l’ésotérisme, en faisant un compte rendu du livre Le dictionnaire de l’impossible (tome 1) de Didier van Cauwelaert (avec par exemple la description d’une séance d’hypnose mystérieuse).

Sans doute, beaucoup de lecteurs seront réticents face à la notion d’ésotérisme. En réalité, ésotéros en grec désigne simplement ce qui est caché. L’ésotérisme de Jean-Louis Bernard (qui est pour moi un des meilleurs théoriciens et praticiens français du vingtième siècle) n’est pas irrationnel, il est a-rationnel. Selon lui, ce sont d’autres règles que celles qui nous pensons, sans rapport avec notre raison, notre logique, et qui sont secrètes, qui gouvernent notre monde. 

Je vais choisir aujourd’hui quatre articles, dans ce livre qui est un petit dictionnaire, qui me paraissent particulièrement révélateurs de sa pensée : 1) Magie du son, 2) Ascèse hermétique, 3) Tantrisme hindou, 4) Double.

1) Magie du son.

Toutes les religions ont vu dans les diverses genèses l’œuvre du Verbe ou son primordial. De subtiles vibrations sonores modelèrent l’essence de la matière et, par répercussion, ses états denses. Les différents peuples du monde effectuèrent des initiations religieuses grâce aux sons (hindous, grecs, mayas, japonais avec le kiaï, etc.)

2) Ascèse hermétique.

Cette méthode, qui est prônée par les ésotéristes depuis des siècles, est similaire à notre méditation. Jean-Louis Bernard nous dit qu’elle est semblable à la technique du « silence égyptien », transmise aux pythagoriciens puis aux derviches, qu’elle s’apparente à l’a-penser, technique tibétaine. Il faut se mettre dans une pièce calme et se couper, yeux fermés, du monde extérieur. D’abord visualiser soucis et pensées familières sous la forme d’entités parasitaires, nos « enfants mentaux », nés de notre cerveau et de la vie quotidienne. Dans un second stade, essayer de faire le silence dans notre esprit : stopper la genèse de nos pensées. On n’y réussira d’abord qu’une seconde ; peu à peu, ce temps se prolongera de lui-même pour arriver à 30 secondes, 1 minute, plusieurs minutes. Dans l’être tout se tient : par compensation et jeu des contraires, l’habitude du vide mental engendrera la faculté dynamique de concentration mentale qui s’investira automatiquement dans les actes de la vie quotidienne, multipliant les chances du sujet. On jouira d’une énorme capacité de travail et, toujours par compensation, d’un sommeil très réparateur.

3) Tantrisme hindou. 

Du sanskrit « tantra » = dialogue, dialectique ou trame. Un tantra = traité religieux de philosophie yoga est conçu sous la forme d’un dialogue entre dieu et déesse, entre l’Immuable Masculin et l’Eternel féminin, Shiva et Shakti. Les couples qui pratiquent le tantrisme hindou expérimentent l’étreinte réservée, maïthuna, pour sacraliser l’acte sexuel. Les reflux du fluide érotique vont creuser dans leurs doubles aithériques des canaux surréels dits canal d’Onnios qui permettront l’éveil de pouvoirs paranormaux comme la télépathie.

4) Double

Le double du moi, dit aussi moi des profondeurs, est distinct de l’âme et de l’esprit. Il est le « ka » des Egyptiens, une entité subjective, parallèle au moi et l’élément dynamique de l’inconscient humain. Il ne faut pas le confondre avec le double aithérique, celui-ci double du corps. Ni non plus avec l’« ombre », une autre entité dans la conception égyptienne de l’être.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Amitiés à tous.

«Lâcher prise» dans «Méditer jour après jour» de Christophe André (sixième partie)






    
 L'Espérance de Puvis de Chavannes


Je suis étonné chaque fois que je relis le livre de Christophe André Méditer jour après jour d’y trouver de nouvelles idées, de nouvelles sensations, alors que je pratique la méditation depuis 2013 au Centre bouddhiste Triratna de Paris et chez moi. Christophe André a de la profondeur, du vécu et il écrit bien. De plus, son livre est superbement et justement illustré. 

Le chapitre « Lâcher prise » présente le tableau de Puvis de Chavannes « l’Espérance » peint après la guerre de 1870 entre la France et la Prusse, qui avait laissé notre pays exsangue, dévasté et démoralisé. Il y a de l’espoir même après la guerre, même après le malheur. Même dans le malheur, il est possible de lâcher prise.

Lâcher prise, c’est quoi ? Ce n’est pas fuir le réel par la distraction (« Allez, change-toi les idées ») ou l’autopersuasion (« Détends-toi, tout ira bien ») : ces deux méthodes, nous les connaissons déjà, mais fonctionnent-elles vraiment en cas de grand malheur ? 

Lâcher prise, c’est autre chose (qui est parfois très utile), c’est rester là, présent, dans une attitude mentale particulière, la méditation. Rester là en renonçant à tout contrôler, à trouver tout de suite, très vite, une solution définitive. Il faut rester là, faire confiance à ce qui va arriver. Sans naïveté mais avec curiosité, sans cesser d’être attentif. Comme un nageur qui interrompt ses mouvements et se laisse porter par la mer (c’est ainsi que nous pouvons le vivre). 

En conclusion, il ne faut absolument pas rechercher dans la méditation la passivité mais au contraire une grande présence.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. J’aborderai la prochaine fois un sujet complètement différent. Amitiés à tous.