dimanche 11 décembre 2016

Compte rendu de « Les secrets des mentalistes » de Pascal Le Guern et Tibor le mentaliste (deuxième partie, analyse des préfaces de Bernard Werber et d’Éric Antoine).






 Conspiration[s] 3 de Julien Losa



Le livre Les secrets des mentalistes de Pascal Le Guern et Tibor le mentaliste est paru après que j’ai publié mon étude Introduction au mentalisme, à l’hypnose et à la mnémotechnie, autrement je l’aurai mentionné comme un excellent ouvrage pour les gens qui débutent dans ce domaine. Sans doute les tours sont-ils un peu faciles, un peu rudimentaires, mais la bibliographie est très complète (p. 295) avec les livres des plus grands mentalistes, Cassidy, Corinda, Max Maven, Waters, Banachek, Annemann, Looch, etc., et même un rattrapage avec beaucoup d’outsiders français : Steeve Elema, Patrick Froment, Julien Losa, Jean de Mutigny, Viktor Vincent, etc., etc. Le répertoire (liste) des mentalistes célèbres est aussi très juste (p. 301, toutefois avec pas assez de français pour mon goût) : Alexander, Derren Brown, Frédéric Da Silva, Gary Kurtz, Richard Osterlind, etc. Le carnet d’adresses est très bon : ma boutique préférée, Magic Dream, la remarquable académie de magie de Georges Proust, l’Ordre Européen des mentalistes, etc. 

Je vais vous parler aujourd’hui des deux préfaces, celle de l’écrivain Bernard Werber et celle du magicien Éric Antoine. 

Bernard Werber nous raconte (et c’est très intéressant) comment il a connu les deux auteurs du livre : « J’ai rencontré Pascal Le Guern à la suite d’un courrier dans lequel il me demandait de l’aider à rédiger un roman. Je lui ai alors proposé de le guider dans mon domaine s’il m’apprenait l’art et la pratique du sien. Ainsi, nous avons échangé des cours de roman contre des cours de magie. Pascal m’a appris quelques tours de cartes, des tours de prestidigitation, et il m’aussi enseigné l’hypnose. »
« J’ai rencontré Stéphane Krausz, à l’occasion d’un tournage de film. Il était réalisateur et moi acteur. Je l’ai vu se passionner tout d’abord en amateur puis, progressivement en professionnel, pour la magie. Stéphane s’est spécialisé dans le mentalisme qui lui semblait plus adapté au genre de spectacle qu’il souhaitait créer. »

L’intérêt de cette préface est de montrer que, aussi bien les magiciens que les mentalistes, prennent des risques personnels pour divertir le public (et c’est une réalité que nous vivons chaque jour).

La préface d’Eric Antoine est plus polémique mais je ne me lancerai absolument pas dans cette sorte de polémique. Il note à juste titre que le mentalisme est à la mode actuellement (sans doute du fait du fameux feuilleton) et que beaucoup en abusent et abusent du public. Cependant, nous sommes nombreux à nous y intéresser depuis très longtemps en ne recherchant nullement la fascination  mais certainement l'émotion (selon la division d'Eric Antoine)  (personnellement, j’ai lu Les merveilles de la prestidigitation de George G. Kaplan en 1981, chapitre 6, « Mentalisme avec des cartes », chapitre 7, « Autres tours de mentalisme », et j’ai commencé à pratiquer l’hypnose en 1983). Quand quelqu’un me demande de lui prédire les numéros gagnants du loto, comme cela arrive assez souvent, je lui avoue (comme beaucoup de confrères) que je ne suis mentaliste que quand je suis en représentation !

La position que je préfère est celle du mentaliste Julien Losa, d’ailleurs interviewé pour Les secrets des mentalistes (il a cette phrase géniale lue sur Facebook : « Faites vos projets en silence, la réussite se chargera du bruit. »). Il écrit dans son livre Conspiration[s] 3 : « Voici ma réponse générique à un spectateur qui me poserait la question suivante : « Mais c’est un don ? Comment avez-vous découvert ce pouvoir ? Comment faites-vous ça ? : «  Que préfères-tu toi comme explication ? Si TOI, tu penses que je me base sur la psychologie, sur la PNL, etc., alors, … c’est exactement ce que je fais. Si tu préfères penser que je lis dans tes pensées, que j’ai une sorte de don… c’est exactement ça ! Si, au contraire, tu préfères plutôt te dire que ce ne sont que des trucs de magicien… tu as également raison ! Qu’est-ce qui te rassure ? Qu’est-ce que tu préfères croire ? C’est à toi de voir. »

Julien Losa explique in fine que cette réponse suscite une réflexion chez le spectateur qui est intéressante « quelle qu’elle soit ». Et je partage entièrement son analyse. Chacun a le droit de penser et d’avoir une opinion. Et, bien qu’étant mentaliste depuis un certain temps, je ne prétends pas avoir raison ! Comme l’écrit subtilement Thomas d’Ansembourg, un des théoriciens de la Communication Non Violente : « L’important dans la vie, ce n’est pas d’avoir raison mais d’être heureux. »

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. La suite au prochain numéro.

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