mercredi 16 décembre 2015

Conférence d'Ujumani au Centre bouddhiste Triratna de Paris sur la pratique du Dharma au travail (troisième partie)





Si l'on réfléchit à la notion d'interdépendance en bouddhisme, si Sangharakshita n'avait pas vécu et enseigné, cet article n'existerait pas.

Dans le cadre des conférences « Dharma et vie quotidienne »

Conférence d'Ujumani sur le thème de « La pratique du Dharma au travail » (troisième partie)


09 décembre 2015





Suite et fin du compte rendu de la conférence d’Ujumani. La conférence a eu lieu au cours d’une soirée Sangha. (voir précédent article)


Après avoir énuméré et détaillé les six premiers des huit vents du monde, des « dharmas mondains », Ujumani nous parle des deux derniers : le plaisir et la douleur.


IV) Plaisir et Douleur

On est attiré par le plaisir et repoussé par la douleur et l’on a tendance, en conséquence, à se rapprocher de l’un et à s’éloigner de l’autre.

D’une manière générale, en bouddhisme, le contact par les cinq sens peut être considéré comme plaisant, déplaisant ou neutre.

Il ne faut pas au travail réagir mécaniquement, immédiatement, au plaisir ou à la douleur, à l’agréable ou au désagréable, mais développer une prise de conscience sur ces deux sensations : c’est un petit pas vers l’Eveil.


Risques s’il n’y a pas de véritable prise de conscience de ces dharmas mondains :

a) Confusion entre  bouddhisme et développement personnel, récupération du dharma.

Dans le bouddhisme, à la différence de qui existe dans le développement personnel, il y a toujours eu les principes suivants, auxquels l’aspirant à cette religion doit adhérer, et  qui sont non détachables de la foi dans le Bouddha Sakyamuni :

a) Tout dans notre réalité est dukkha (douleur) (première Noble Vérité).

b) Tout est sunyata (vacuité, vide).

c) L’âme n’existe pas (doctrine de l’Anatma).

d) Les choses sont toutes interdépendantes (Voir La Roue de la vie : les 12 nidanas interdépendants).

e) Le but du bouddhisme, notre but, est d’obtenir une vision parfaite de la réalité.

Le développement personnel a récupéré certains de ces thèmes qui sont des thèmes du Dharma mais le développement personnel est très loin d’être le Dharma lui-même (52 volumes en Pali !).


b) Problème du développement des petits « mois » au travail.

Les egos (petits mois) sont très développés au travail. Mais ils sont complètement superficiels. Il ne faut pas perdre de vue son idéal, il est plus grand que tous ces petits mois. Souvent, au travail, nous ne sommes pas  dans la pratique du Dharma, nous poursuivons une certaine éthique, mais nous n’atteignons pas la sagesse du Dharma.

7) Conclusion

Vu tous les problèmes que suscite l’application du Dharma au travail, Il serait préférable de trouver une autre façon de travailler.


5 points essentiels pour essayer de mettre en accord Dharma et travail.


a) Se poser des questions.

* Qu’est-ce qui marche déjà pour la pratique du Dharma?

* Qu’est-ce que je veux changer au travail ?

* Qu’est-ce que je veux devenir ?


b) Plaisir, et appréciation de notre travail.

Que pouvons-nous faire pour apprécier plus notre travail, pour avoir du plaisir à travailler ?


c) Transformation de la société.

Il faut dans le travail essayer de faire passer les valeurs qui sont les nôtres (les valeurs bouddhistes !), tenter de transformer la société et les autres.

Ujumani a appris, par exemple, à un collègue à ne pas répondre tout de suite avec colère aux mails qu’il recevait. Ce monsieur a conservé cet apprentissage même maintenant qu’Ujumani a changé de poste


d) Mythes personnels : héros, roi, etc.

Si nous parvenons à vivre un de nos mythes personnels (archétypes de Jung) au travail, par exemple être un héros, cela peut être passionnant et très enrichissant.


e) Vocations.

Est-ce que ce que le travail qu’on réalise ne pourrait pas être une  véritable vocation ?

5 propositions de solutions :

·  * Travailler moins.

·  * Changer de  travail vers quelque chose de plus éthique.

·   * Quitter son travail actuel afin de  travailler totalement pour le Dharma.

Exemple de Saddhamani du bouddhisme Triratna : il a commencé à explorer la doctrine dans le Centre Triratna de Paris en 2004. Puis il a déménagé de Paris pour le centre de retraite de  Padmaloka en mai 2010 afin de se consacrer entièrement au Dharma. Après avoir travaillé en tant que scientifique en France. Saddhamani est maintenant  le gestionnaire, comptable et directeur-adjoint de Padmaloka.

 · *Travailler pour une des  entreprises Triratna basées le travail en groupe (sangha) http://www.centrebouddhisteparis.org/Le_Centre/liens/liens.html

 ·  * Un exemple de personnes qui a effectué cette démarche : Vassika. Elle a travaillé auparavant pendant des années avec une équipe de femmes bouddhistes dans un restaurant végétarien situé à côté du Centre bouddhiste de Londres.
  
Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. La suite donc au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées américaines contemporaines.