mardi 7 avril 2015

Importance de l'image et règles pour bien mémoriser

Chers amis, 

Je voudrais m'excuser d'avance auprès de vous pour la présentation déficiente qui va caractériser ce nouvel article. Lors de sa rédaction, j'ai rencontré constamment de graves difficultés techniques. Cependant, après réflexion, j'ai décidé de quand même  le diffuser, mais en adoptant un look quelque peu minimaliste : il n' y aura pas d"images, pas d'hypertexte, les lettres seront en petits caractères. Surtout, vous y trouverez beaucoup  d'anomalies de mise en page : des lignes collées entre elles, peu d'aération du texte, des aberrations graphiques diverses. Je vous transmets donc dans son état brut cet article, qui était prêt depuis longtemps, et qui traite de l'importance de l'utilisation des images en mnémotechnique et des règles pour bien mémoriser, cela avant de publier prochainement un compte rendu sur le spectacle du grand mentaliste Pourang.


Jour 3


Sur la mémoire et la mnémotechnie,
compte rendu du livre
Mémento de la mémoire : Améliorez votre mémoire au quotidien
de Benoît Rosemont


Avant toute chose, ma femme Wanda m’a conseillé de vous raconter une belle histoire que je lui ai narrée plusieurs fois.
L’Antiquité grecque considérait la mémoire comme sacrée au point de l’avoir transformée en déesse, Mnémosyne. Celle-ci était habituellement représentée comme une femme qui soutenait son menton et qui suggérait la réflexion. L’histoire raconte qu’elle fut aimée de Zeus et donna naissance aux neuf muses. Les muses furent les protectrices des lettres, des arts, et des sciences. Chacune avait son domaine d’élection, Calliope l’éloquence, Clio l’histoire, Erato l’élégie, Euterpe la musique, Melpomène la tragédie, Polymnie la poésie lyrique, Terpsichore la danse, Thalie la comédie et Uranie l’astronomie. Moralité sous-jacente de cette fable : la mémoire est essentielle dans le processus de créativité d’absolument tous les arts et les Anciens le savaient avant que nous ne l’oubliions.

Aujourd’hui je traiterai les chapitres 4 et 5 du livre de Benoît Rosemont: « L’importance de l’image » et « Règles pour bien mémoriser ».

Dans le chapitre 4, Benoît Rosemont cite le comédien Olivier Lejeune qui utilise des méthodes de mnémotechnique pour retenir les textes de ses rôles et qui a écrit un livre sur le sujet, Mémoire d’éléphant : « La mémoire n’est pas plus un don que la lecture ou l’écriture, mais un enseignement rapide et bien conduit permet de réaliser d’incroyables performances. »

De manière générale, il semble que le sens de la vue ait un rôle prépondérant dans la mémorisation, les autres sens venant renforcer la mémoire visuelle. L’image a donc une importance déterminante. Si je vous dis « la rose », que se passe-t-il ? Est-ce que vous la voyez ou vous la sentez ? Bien sûr, dans quatre-vingt dix pour cent des cas, vous en avez une image. La mnémotechnique consiste donc à créer de manière consciente des images, des liens avec le plus puissant des sens, la vue. Et, si l’on rajoute une notion affective aux images créées, le lien sera encore plus efficace. Il faut donc, pour garantir le souvenir, que nous y associons des émotions fortes et marquantes. Les émotions qui frappent le plus l’esprit sont, selon les individus, le rire, la démesure, l’horreur ou la tendresse. C’est à vous de découvrir celles qui sont les plus efficaces pour vous, qui vous imprégneront de façon indélébile. Benoît Rosemont nous dit que, quand il crée des images, il cherche avant tout à s’amuser et à en exagérer le sens. Une souris ? Elle sera forcément plus grosse qu’un éléphant ! Une poule ? Oui, mais sur la tête de son voisin ! La mnémotechnie est une formidable occasion de rire et de faire travailler son imagination.

Ne pensez surtout pas que vous n’êtes pas capable d'utiliser les méthodes que je vais décrire. Tout le monde a de l’imagination. Simplement, certains ont pris l’occasion de l’utiliser plus souvent que d’autres et celle-ci est plus vive. Eh bien, si vous pensez ne pas en avoir suffisamment pour les exercices qui vont venir, il faut au contraire vous convaincre que la mnémotechnie va vous permettre de développer cette imagination qui sommeille en vous !

Le chapitre 5 porte sur les règles pour bien mémoriser. Faire attention est sans doute la première des habitudes à suivre pour bien retenir, que cela soit avec ou sans mnémotechnie. On ne mémorise pas si on ne fait pas attention. Et bien souvent, ce qu’on pense avoir oublié n’a en réalité jamais été mémorisé, à peine entendu en fait. C’est l’une des actions de la mnémotechnie : en vous obligeant à former une image, elle vous force à faire attention.

Pour remédier aux différentes distractions de la vie quotidienne, il faut toujours essayer de séparer les tâches. Et donc, lorsque l’on souhaite mémoriser, il ne faut faire que cela. C’est tout à fait possible, car si vous décidez de mémoriser au moment opportun, l’action sera très brève, immédiate même avec un peu d’entraînement. Votre entourage ne se rendra même pas compte que, l’espace de quelques secondes, vous avez plongé dans un autre univers.

La deuxième règle est qu’il est illusoire de mémoriser si ce qu’il y a à retenir ne présente aucun intérêt à vos yeux ! Il faut un objectif ! La question que vous vous posez si on vous présente un monsieur Durand à une soirée, c’est si vous allez le revoir. Sera-t-il susceptible de faire partie de votre réseau de connaissances ? Et si vous faisiez l’effort juste de retenir son nom, le temps d’une soirée, par défi envers vous-même ? Il faut jouer, se donner des enjeux, créer l’intérêt, s’il n’est pas spontané. N’ayez pas peur de chercher à trop mémoriser, votre cerveau fera le tri.

Deux règles encore sont très importantes dans la mémorisation : l’implication et les émotions (plaisir et désir de faire l’effort de mémoire). Afin que les images choisies pour faciliter la mémorisation soient efficaces, il est important qu’elles vous soient personnelles. Plus vous serez impliqué sentimentalement dans vos liens, mieux vous retiendrez. Aussi, pour faciliter la mémorisation, faites attention aux émotions que vous ressentez au moment de celle-ci. N’hésitez pas à les amplifier, vous êtes le seul à les connaître. Celles-ci peuvent être positives ou négatives mais doivent de manière impérative vous toucher sincèrement.

Mais aussi prenez plaisir à la mnémotechnie. Tout n’en sera que plus facile ensuite. Avec ces méthodes, c’est votre imagination qui va s’amuser. Les images que l’on forme sont quelquefois drôles, amusantes, loufoques. Bref, la mnémotechnie, c’est un jeu. Et c’est un jeu sain qui ne peut que vous aider à aller mieux.

En dernier lieu, il faut une volonté, un désir de faire l’effort de mémoire… Si vous ne voulez pas mémoriser, vous ne mémoriserez pas ! Si vous ne voulez pas essayer de faire des images, alors vous n’en ferez pas. Il n’y a que vous qui puissiez décider de vous y mettre. Cela demande un effort, mais le jeu, croyez-moi, en vaut la chandelle !

Voilà. C’est fini. La prochaine fois, je ferai une brève pause dans mon exposition des principes de la mémoire et de la mnémotechnie pour présenter le formidable spectacle de Pourang qui est, à mon humble avis, le meilleur des mentalistes qui tournent actuellement sur Paris. Son show s’appelle L’œil de Cassandre et il aura encore lieu pendant plusieurs mois au théâtre " Funambule Montmartre"  dans le dix-huitième.