jeudi 2 avril 2015

Spectacle de mentalisme et de prestidigitation par Jean-Michel le Magicien



Brochure de présentation du spectacle de Jean-Michel le Magicien au Proscenium




Bonjour,

Je suis allé le vendredi 27 mars au spectacle de
Jean-Michel le Magicien,
Sur les traces d'Arsène Lupin : entre magie et mentalisme
(Théâtre Proscenium, Paris onzième)
et je l’ai trouvé formidable.


Il a réussi un très habile mélange entre vingt pour cent de magie traditionnelle (anneaux chinois, transformation d’un papier blanc en billets de banques) et quatre-vingts pour cent de mentalisme (divinations de messages dans des enveloppes cachetées, transmissions de pensées, prédictions, etc.). Le fil conducteur, qui est la vie imaginaire d’Arsène Lupin d’après Maurice Leblanc, est bien exploité. A la fois plein de mystère et de charme, il donne une structure forte au spectacle. Jean-Michel sait fasciner le public par cette histoire très bien racontée, étayée naturellement par la précision de l’exécution des tours et leur originalité. Il faut noter aussi la dimension humoristique du show : on rit beaucoup avec les volontaires qui viennent sur scène aider le magicien, mais surtout à un moment précis où la lumière s’éteint sur scène en plein milieu d’une phase magique critique. De manière générale, Jean-Michel le magicien sait avoir la répartie exacte ou amusante, juste pour dérider et décontracter le public.

Selon moi, il est l’égal des grands mentalistes français actuels, tels Xavier Nicolas, Pourang, Laurent Crespo, François Lenoble, Alexis Fineltain, Fabien Olicard, Frederic Da Silva, Laurent Tesla, Frank Truong, Carlos Vaquera, Jean-Jacques Sanvert, etc. (je sais, j’en oublie beaucoup, mais il y a tellement de mentalistes de talent en France qu’il me faudrait plusieurs pages pour tous les citer… Un jour, je ferai un article uniquement sur ce sujet, « Les mentalistes français actuels », qui leur rendra hommage.)

Avant toute chose, Jean-Michel le magicien montre qu’il a posé sur la scène un petit coffre qui ne sera jamais déplacé pendant le spectacle et qui sera tout le temps dans le champ de vision des spectateurs. Il y a, dit-il, à l’intérieur de celui-ci, trois prédictions qu’il ouvrira à la fin de sa prestation magique.

Le premier tour de Jean-Michel le Magicien est un classique « Les anneaux chinois ». J’ai vu cet effet pas mal de fois mais je trouve que Jean-Michel le réussit particulièrement bien. Ce qui est remarquable chez lui, c’est la fluidité des gestes : un véritable régal pour l’œil et une énigme pour l’esprit. Ensuite, il exécute un truc classique mais toujours très plaisant : le papier blanc qui se transforme en billet de dix euros, puis de vingt euros, de cinquante euros, de cent euros. Là aussi, l’effet est très beau visuellement.

Jean-Michel le Magicien fait venir une jeune femme sur la scène. Il lui explique qu’Arsène Lupin aimait beaucoup l’argent. Il lui montre un billet de banque qu’il enferme dans une boîte et il lui dit de bien tenir la boîte fermée. Mais tout d’un coup, la lumière s’éteint dans la salle. Quand elle se rallume au bout de quelques secondes, le magicien ouvre la boîte gardée par la jeune femme. Le billet a disparu, il y a à la place la carte d’Arsène Lupin.
Puis il distribue à deux personnes du public une enveloppe rouge et une enveloppe jaune. Le magicien garde pour lui une enveloppe bleue. Les personnes sont invitées à lire le contenu de leurs enveloppes. C’est un gag ; la personne qui a une rouge peut lire : « Vous avez une enveloppe rouge » ; celle qui a une jaune déchiffre : « Vous avez une enveloppe jaune ». Mais Jean-Michel se rattrape bien. Il est écrit un message dans son enveloppe : « Une femme aura l’enveloppe rouge, un homme aura l’enveloppe jaune et le magicien gardera l’enveloppe bleue ». Ce qui s’avère rigoureusement exact.

Pour le tour suivant, quatre gobelets en plastique sont disposés sur une table. Sous l’un d’eux, il y a un grand clou très acéré. Le magicien mélange les gobelets et demande à un spectateur de faire la même chose. Il est alors impossible à Jean-Michel de savoir où est le clou. Il demande au spectateur de choisir un gobelet qu’il écrase. Et ainsi de suite jusqu’au gobelet final que, bien sûr, il n’aplatit pas et où se trouve le clou.

Puis il distribue des enveloppes dans la salle. Il fait noter sur un petit carnet sa couleur préférée à une personne de l’assistance. Celle-ci arrache la page et la glisse dans une des enveloppes qu’elle ferme. Un autre membre du public note sur le carnet son hobby ; il arrache la page et la met dans une autre enveloppe. Une personne inscrit un jouet qu’il possédait, étant enfant, sur le carnet, et remet comme les autres la feuille dans une enveloppe. Une dernière spectatrice marque le nom d’une personne chère sur son papier et ensuite, glisse sa feuille dans une enveloppe qu’elle cachette.
Jean-Michel lit de manière télépathique, progressivement, en donnant même de nombreux détails non indiqués par les personnes choisies, (il révèle que la personne aimée est la fille de la dame) le contenu des enveloppes fermées : la couleur pensée est le bleu clair, le hobby s’avère être la magie, un des spectateurs songeait à un train électrique, jouet préféré de son enfance, la dame avait noté le nom de sa fille Esther.

Ensuite, notre mentaliste fait un petit discours, selon lequel il aurait eu un flash le matin-même à 9 heures et lui serait apparue mentalement une carte à jouer, la dame de cœur. Il note les mots « Dame de cœur » sur une ardoise, la retourne et fait signer une spectatrice à l’arrière de celle-ci. Il propose à cette spectatrice de prendre une carte dans un jeu, d’abord en lui tendant ostensiblement la dame de cœur (gag !), puis en lui faisant tirer une carte au hasard : elle tombe sur le trois de pique. Et voilà Jean-Michel qui se lamente : « Je suis nul », dit-il, et il divertit le public avec ses lamentations. Mais, tout à coup, il trouve dans ses affaires un journal, il le regarde avec stupéfaction et le fait lire à la spectatrice. Il y est écrit : « Le mentaliste se trompera et vous trouverez un trois de pique. » En même temps, il montre l’arrière de son ardoise. Il y est noté à la craie à présent « Trois de pique ». Auparavant, il a fait tourner à l’aveugle les aiguilles de sa montre gousset. Il attire maintenant l’attention de sa volontaire et du public sur l’heure qu’elle donne : celle-ci indique neuf heures, l’heure de son flash télépathique de la matinée.

C’est le moment à présent où Jean-Michel prend les nombreux livres qui sont sur une table. Il propose à une spectatrice de choisir entre un roman de H.G. Wells et un de Jules Verne. Elle lui indique une page et il devine le premier mot de cette page.
Puis il lui demande d’ouvrir le roman, Le Fantôme de l’opéra de Gaston Leroux. Il peut voir psychiquement le premier mot de la page préférée par sa jeune collaboratrice.
Il lui fait choisir ensuite entre quatre livres. Elle prend le roman La Veuve noire de Pierre Lubrano, elle l’ouvre à la page qu’elle désire, lit mentalement un mot d’une certaine longueur qui commence, dit-elle, par un U. Jean-Michel perçoit qu’il s’agit du mot « Utilitaire ».
Pour le dernier livre, le mentaliste fait prendre à la spectatrice une aventure d’Arsène Lupin, Les Dents du tigre de Maurice Leblanc. Elle lui indique une page, une ligne et il devine le mot «Egalité ».

Dans le tour suivant, une pièce de puzzle est choisie par un spectateur, dans un sac, parmi beaucoup d’autres totalement différentes. Le magicien enlève alors le voile d’un tableau qui se trouve sur la scène. C’est la Joconde, Mona Lisa, sous la forme d’un gigantesque puzzle. Il manque justement une pièce dans le tableau ; c’est celle que le spectateur a choisie. Effet flash ! Incroyable !

Mais voici venue la fin du spectacle. Jean-Michel le Magicien a promis de faire des prédictions. Il sort du coffre, qui n’a pas quitté la scène, trois rouleaux de papier qu’il donne à trois spectateurs. Le premier lit devant le public éberlué : « Vous avez comme hobby la magie ». Le deuxième : « Quand vous étiez petit, vous aimiez les trains électriques. ». C’est au tour du troisième qui dit : « Vous avez pensé à votre fille, Esther.»

Après cet effet hors normes, Jean-Michel le Magicien est très applaudi. La salle est debout.
Je vous le dis : il faut « obligatoirement » aller voir la performance de ce showman, si vous aimez la magie, le mentalisme… ou tout simplement le mystère !


Pour compléter la description du spectacle, voici quelques informations sur la vie de Jean-Michel le Magicien (et mentaliste), une courte bibliographie et un article publié dans Le Parisien.

Eléments biographiques
En ce qui concerne la biographie de Jean-Michel le Magicien et le recensement de ses précédentes prestations, il n'est pas besoin de donner les renseignements directement dans cet article. Toutes les informations qui vous seront nécessaires sont sur son blog.

  
Bibliographie : 
J’ai déjà fait une bibliographie sommaire sur le mentalisme dans un article de mon blog.
J’y ai mis en exergue le très bon livre de vulgarisation sur cette thématique de Viktor Vincent, Les Secrets du mentaliste. Y sont recensés les plus grands magiciens dans ce domaine. Il y a un excellent chapitre sur la lecture de pensée et un autre sur les démonstrations de mémoire prodigieuse. L’auteur aborde aussi l’action sur la matière : la télékinésie, et la voyance simulée avec le « Cold Reading » ou « Lecture à froid ».
Pour la suite, appliquez cette phrase géniale du vieux routier Gaëtan Bloom « Si Corinda est la Bible du mentalisme, T.A Waters est le Nouveau testament. » Commencez donc par l’ouvrage de référence The Thirteen Steps to Mentalism de Tony Corinda publié par la boutique de prestidigitation Magic Dream. Vous y apprendrez beaucoup de choses de base sur le sujet. Le deuxième livre à posséder (et travailler) est un essai sur le mentalisme qui m’a beaucoup marqué : c’est Mind, Myth and Magic, volume 1 et 2 de T.A. Waters.
En revanche, surtout ne lisez pas, n’achetez pas le livre de Bastien Bricout de l’émission « Secret Story », Devenez mentaliste : Des méthodes à la portée de tous pour éveiller vos capacités cachées et changer votre vie, qui a prétendu, comme secret, être mentaliste. C’est une daube. Il n’y est absolument pas question du mentalisme des magiciens.

Article du Parisien :
Le Parisien a beaucoup aimé le spectacle de Jean-Michel le Magicien et lui a consacré un article le 19 mars 2015. Vous pouvez le retrouver sur le site de ce journal.

Attention, à partir du 30 mai 2015, le spectacle de Jean-Michel le Magicien se déroulera dans un nouveau théâtre, le Laurette théâtre dans le dixième arrondissement de Paris.




D'autres dates sont prévues dans le futur :
Les vendredis 6 novembre, 13 novembre, 20 novembre, 27 novembre, 4 décembre et 11 décembre 2015 à 21 heures à l’ABC Théâtre à Paris 19.
Les 28, 29, 30 avril, 1 mai 2016 à Laurette théâtre Avignon.



Le prochain article de mon blog reprendra l’étude de la mémoire et de la mnémotechnie : théorie et pratique.
Et la semaine prochaine, je ferai un compte rendu d’un spectacle L’œil de Cassandre d’un très grand mentaliste, Pourang, qui a lieu actuellement au Funambule Montmartre dans le dix-huitième arrondissement.