mardi 17 mars 2015

Milton H.Erickson, jour 7, "Retrouver l’œil innocent" et "Observer : noter les différences"



Jour 7


Compte rendu de lecture
par Sidney Rosen :
Chapitres 9 et 10

Je me suis senti très personnellement concerné par le chapitre 9 « Retrouver l’œil innocent » car je pratique la prestidigitation et le mentalisme en amateur et l’anecdote marquante de ce chapitre est celle intitulée « Tours de passe-passe ». L’idée majeure de cette partie est le fait qu’il faut regarder les choses avec un œil neuf. Rosen cite Rajneesh (alias Osho) à ce sujet : « Regardez une personne d’une grande beauté ou un objet ordinaire, comme si c’était la première fois ». Erickson soulignait souvent le fait que nous perdons l’habitude de regarder les objets familiers, les amis ou la famille : « On dit que rien n’est nouveau sous le soleil. En fait, rien n’est vieux sous le soleil. Seuls les yeux deviennent vieux, habitués aux choses, ce qui fait que rien n’est nouveau. Les enfants, poursuivait-il, avec leurs yeux innocents peuvent pénétrer le monde intérieur d’une personne. » Dans « Tours de passe-passe » Erickson révèle qu’il s’est fait tromper et même très facilement embobiner par un magicien, sans doute grâce à une misdirection. Le magicien a sorti un lapin d’un carton sans qu’il ne s’aperçoive de rien, sans que jamais il ne puisse le voir faire. A l’extrême fin du tour, le prestidigitateur lui a montré un chapeau : le lapin s’y trouvait. Erickson n’a pas compris d’où il pouvait venir mais un de ses enfants, assis assez loin sur le côté de la pièce, s’est écrié : « Vous avez sorti ça de votre poche. » En prestidigitation, Erickson vous le dit, méfiez-vous du regard neuf des enfants. 

Le sujet de la magie, de la prestidigitation, est encore abordé dans le chapitre suivant, le numéro dix, « Observer : noter les différences ». Dans l’histoire « Tour de cartes », un des sujets d’hypnose d’Erickson lui dit « Je n’aime pas faire ce tour parce qu’il me donne une migraine terrible, mais je crois qu’il faut que vous le connaissiez. Achetez un jeu de cartes dans un magasin, ouvrez-le, sortez-en les jokers et les cartes supplémentaires. Battez bien le paquet, six fois, puis coupez et rebattez-le. Distribuez les cartes, une par une, face visible puis retournez-les. Ramassez-les, battez-les une fois encore et distribuez-les face non visible. » Erickson nous dit que l’étudiant put annoncer les cartes dans le bon ordre avant de les retourner. De plus, il lui révéla le truc. Il lui montra que dans les jeux qu’on achète, il y a sur le dos des cartes des lignes entrecroisées et des petits carrés qui ne sont pas découpés très régulièrement. Il lui expliqua : « Il suffit que je me souvienne qu’il manque un petit bout carré ici, un autre là, et encore un autre là. Je dois me souvenir de cinquante-deux cartes. Cela me donne toujours une migraine épouvantable. Il faut un entraînement long et difficile pour arriver à ça ! ». L’étudiant avait appris ce tour lorsqu’il faisait ses études, pour gagner de l’argent.
La conclusion d’Erickson est valable pour nous tous et à tous moments : « C’est très surprenant, ce que les gens sont capables de faire. Mais ils ne savent pas ce dont ils sont capables. » Voilà ! Presque toute la philosophie de celui qui fut un des plus grands hypnothérapeutes du vingtième siècle est résumée dans ces deux sentences. Lui-même fut frappé, par deux fois dans sa vie, de crises de poliomyélite et ne s’arrêta jamais (grâce à l’auto-hypnose et à d’autres techniques) d’être actif, d’enseigner, de guérir, de s’occuper de sa famille, et de plein d’autres choses encore. ! Certains de ses disciples racontent même cette anecdote (est-elle vraie ?) : il devait se donner, semble-t-il chaque matin, une demi-heure de coups dans le plexus solaire pour que la douleur énorme que cela engendrait lui fasse oublier durant la journée les autres souffrances qui taraudaient son corps.

Voilà. C’est fini pour aujourd’hui. La suite au prochain numéro avec la guérison de patients psychotiques.